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Foirage à Washington: Trump dénonce une «chasse aux sorcières»

epa11990464 US President Donald Trump speaks during a Women's History Month Event at the White House in Washington, DC, USA, 26 March 2025. EPA/WILL OLIVER
Donald Trump a pris la défense de son équipe face à l'ampleur de l'affaire.Keystone

Foirage à Washington: Trump dénonce une «chasse aux sorcières»

Alors que la pression monte sur son équipe après la faille sécuritaire ayant mené à d'importantes fuites dans le magazine The Atlantic, le président américain est monté au créneau.
27.03.2025, 07:4727.03.2025, 07:47
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Donald Trump a dénoncé une «chasse aux sorcières» mercredi alors que la pression montait en particulier contre le chef du Pentagone, après de nouvelles révélations du magazine The Atlantic sur une spectaculaire faille de sécurité autour de frappes américaines au Yémen.

Pete «Hegseth fait un super boulot, il n'a rien à voir avec ça», a déclaré le président américain.

L'opposition démocrate réclame la démission du ministre de la Défense après qu'il a livré les détails d'une attaque prévue contre les rebelles houthis sur un groupe de discussion Signal, auquel un journaliste du magazine The Atlantic avait été ajouté par erreur.

Rubio reconnaît une «grosse erreur»

La Maison Blanche s'est employée toute la journée de mercredi à minimiser les dernières révélations du prestigieux mensuel, et à attaquer la crédibilité de son journaliste et rédacteur en chef Jeffrey Goldberg.

Le conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, l'avait ajouté par erreur dans un groupe de discussion Signal incluant les plus hauts responsables américains, dont Pete Hegseth, le vice-président JD Vance, ou encore les patrons du renseignement et de la CIA.

Le chef de la diplomatie Marco Rubio, sur un ton moins bravache que celui du reste de l'exécutif américain, a reconnu mercredi qu'une «grosse erreur» avait été commise.

Le ministre de la Défense «doit être viré immédiatement s'il n'a pas le cran de reconnaître son erreur et de démissionner», a réclamé le chef de file des élus démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, sur CNN.

«Quelqu'un doit tomber»

Quelques personnalités populaires auprès de l'électorat trumpiste ont aussi exprimé leur mécontentement, en invitant la Maison Blanche à assumer l'erreur et à prendre des sanctions.

Dave Portnoy, un commentateur conservateur très influent, a ainsi déploré un «foirage monumental», et déclaré, dans une vidéo sur X: «Quelqu'un doit tomber et pour moi c'est Mike Waltz».

Alors que la Maison Blanche persiste à dire que rien dans ces échanges sur Signal ne relève du secret défense, The Atlantic, qui avait révélé l'existence du groupe de discussion lundi, a publié un nouvel article mercredi contenant la quasi-intégralité de la conversation.

«Il n'y avait pas de détails, il n'y avait rien là-dedans qui ait compromis (l'opération) et cela n'a pas eu d'impact sur l'attaque qui a été un grand succès», a commenté Donald Trump dans un entretien publié mercredi avec le podcasteur Vince Coglianese.

Musk propose ses «experts techniques»

Le vice-président JD Vance, qui participait à la conversation Signal et qui y a donné libre cours à son hostilité contre les Européens, a accusé le magazine d'avoir «survendu» ses informations.

Le chef du Pentagone «est un p*tain de menteur», a déclaré la démocrate Tammy Duckworth, membre de la commission des forces armées au Sénat. «Ce sont clairement des informations classifiées qu'il a fait fuiter par négligence», a-t-elle ajouté.

La Maison Blanche a fait savoir mercredi que le multimilliardaire Elon Musk, proche conseiller de Donald Trump, avait proposé les services de ses «experts techniques» pour comprendre comment Jeffrey Goldberg avait été ajouté à la discussion sur Signal.

Les horaires précis des frappes publiés

The Atlantic a reproduit mercredi des captures d'écran de messages du ministre de la Défense avec les horaires précis des frappes prévues contre le groupe rebelle yéménite, allié de l'Iran, et les armements employés, le tout envoyé deux heures avant que celles-ci n'aient eu lieu.

«La cible terroriste est sur sa zone connue donc ON DEVRAIT ETRE A L'HEURE – et aussi, départ des frappes de drones (MQ-9)», écrit ainsi Pete Hegseth aux autres membres du groupe le 15 mars. Ou encore: «15H36 F-18 début seconde frappe – aussi, lancement premiers Tomahawks depuis mer».

Les F-18 sont des avions de combat américains, le MQ-9 est un drone de combat américain, et les Tomahawks sont des missiles de croisière. Les Houthis affirment que ces frappes américaines ont fait une cinquantaine de morts et une centaine de blessés. (jzs/ats)

Donald Trump n'a pas aimé se faire sermonner
Video: watson
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