Vous l’avez peut-être déjà vue passer: cette petite notification en police discrète, qui indique qu’un membre d’un groupe a activé la «confidentialité avancée de la discussion» sur WhatsApp.
Plus de confidentialité? Beaucoup d’utilisateurs s'accorderaient à dire que c’est toujours bon à prendre. Sauf que certains experts dénoncent un écran de fumée: une fausse sécurité que Meta, maison-mère de WhatsApp, chercherait à nous faire avaler.
Watson vous résume ce que cette nouvelle fonctionnalité apporte réellement.
WhatsApp affiche de plus en plus souvent ce message: un membre de la discussion a activé la «Confidentialité avancée de la discussion» (en anglais, Advanced Chat Privacy). Cette mention s’affiche autant dans les discussions privées que dans les groupes.
Cette nouvelle fonction a pour but de permettre aux milliards d’utilisateurs de WhatsApp de mieux contrôler la façon dont leurs messages peuvent être partagés ou utilisés.
Une fois activée, cette fonction empêche: l’exportation facile des discussions, le téléchargement automatique de photos et vidéos ainsi que l’accès des contenus de chat par l’intelligence artificielle de Meta (souvent utilisée pour générer des résumés de conversations).
L’option avait été annoncée dès avril, et elle est désormais déployée progressivement dans le monde entier. Problème: sur TikTok, Instagram ou même WhatsApp, de nombreuses fausses infos circulent à son sujet.
Ce qui est vrai: la nouvelle option n’a aucun impact sur les données que WhatsApp collecte déjà, grâce à ses conditions d’utilisation. Et surtout, elle ne limite en rien les capacités de l’IA de Meta à collecter de l'information.
Comme le résume bien netzpolitik.org, la nouveauté reflète une fois de plus «la posture ambiguë de WhatsApp sur la protection des données». Certes, l’application chiffre les conversations de bout en bout, mais elle conserve toujours une montagne de métadonnées.
Oui. Même si elle ne révolutionne rien, autant profiter de ce qu’elle offre. D’autant plus qu’elle permet de désactiver l’IA de Meta, appelée «Meta AI», dans certaines discussions. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est déjà ça.
Et surtout, l’entreprise elle-même déconseille de partager des infos sensibles avec l’IA. Car oui, tout ce que vous lui dites finit sur les serveurs de Meta. Et en plus, elle peut très bien répondre n’importe quoi.
Précision utile: même sans activer cette nouvelle option, les messages restent chiffrés de bout en bout. A condition, bien sûr, de ne pas sauvegarder les conversations dans le cloud.
Mais le vrai souci, ce sont toujours les fameuses métadonnées. Thorin Klosowski, de l’Electronic Frontier Foundation (EFF), a déclaré à l'association Africa Check:
Meta utilise ces données pour faire du ciblage publicitaire. Et combine les infos de WhatsApp avec votre activité sur d’autres services ou sites. Et ce n’est pas tout: les métadonnées intéressent aussi les gouvernements, les services de renseignement, et les autorités policières.
C’est simple à faire, mais la fonctionnalité est désactivée par défaut.
Voici comment l’activer:
Pour les comptes professionnels (WhatsApp Business), comme ceux utilisés par des services de livraison tels que DHL, cette fonctionnalité de confidentialité supplémentaire n’est pas disponible.
Pas tout à fait!
Comme à chaque fois qu’on parle de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp…), difficile d’oublier leur passif toxique en matière de respect de la vie privée de ses utilisateurs. Meta a été accusée (et parfois condamnée) pour avoir ignoré ou contourné des lois sur la protection des données.
Si vous voulez vraiment protéger votre vie privée, passez à une appli plus fiable. Des alternatives comme Signal ou Threema sont de loin plus sûres, et ne collectent pas vos données.
Traduit et adapté de l'allemand par Léon Dietrich