Si Charles III et sa bande pensaient en avoir fini avec les bouquins scandaleux, ils ne sont pas sortis de l'auberge. Cette semaine, au tour du sulfureux Omid Scobie, biographe acquis à la cause du duc et de la duchesse Sussex, d'annoncer l'arrivée d'une nouvelle bombe d'encre et de papier. Son titre? Endgame («Fin de partie»).
I have book news!#ENDGAME, a penetrating investigation into the future of the Royal Family, will be released globally on November 21, 2023. Can’t wait for you all to read this.
— Omid Scobie (@scobie) June 28, 2023
More details, and preorder links, at https://t.co/IAIiB3Uyo0 pic.twitter.com/hgYm2vieXv
Sa promesse? Une enquête «sans filtre» sur l'état actuel de la Firme, ses succès, mais surtout les choses dont elle «devrait avoir honte». Youhouhou...
L'ascension d'Omid Scobie d'obscur journaliste people à soldat en croisade sous la bannière des Sussex a été rapide. Il y a une dizaine d'années, il se contenait de couvrir les frasques et le trop-plein de cellulite des célébrités, avant de se prendre brusquement de passion pour la famille royale. Dès 2011, le rédacteur royal est de toutes les tournées du prince William et de Kate Middleton à l'étranger pour US Weekly.
Cinq ans plus tard, en pleine Fashion Week de Toronto, le chroniqueur fait la connaissance de l'actrice Meghan Markle. Omid Scobie ne prend pas encore la mesure de cette rencontre. Il faudra patienter deux ans et les premières idylles avec Harry, pour que le chroniqueur royal bascule définitivement dans la meghanomania.
Aujourd'hui, une biographie et des dizaines et des dizaines d'articles consacrés au duc et à la duchesse de Sussex plus tard, Omid Scobie, fréquemment accusé de partialité, est devenu l'une des figures les plus controversées de la scène médiatique britannique.
Intarissable sur son couple favori, le journaliste conserve jalousement le secret sur sa propre vie privée. Tout juste sait-on qu'il est célibataire, partage sa vie avec un bouledogue français, Yoshi (un hommage à Mario Bros) dans un appartement tranquille de l'est de Londres, et qu'il fréquente assidument les piscines et les salles de fitness.
Même son âge est sujet à caution. La faute à sa bobine lisse d'éternel adolescent. En juillet 2020, Omid Scobie suscite carrément la polémique après avoir affirmé au Times qu'il avait 33 ans... alors qu'il en a déjà 38. Un an plus tard, il se délecte encore de cette confusion.
S'il est controversé, il s'avère aussi incontournable. Si bien que le journaliste a été invité à témoigner, en mai dernier, au procès du prince Harry contre le groupe de presse MGN, l'éditeur du Daily Mirror, pour des allégations de piratage téléphonique.
La «pom-pom girl» des Sussex, comme le surnomme depuis plusieurs années la presse britannique, intervient évidemment pour plaider en faveur de Harry. Et lorsqu'on l'interroge sur ses liens avec le prince, il affirme sous serment et sans gêne:
Haussements de sourcils. Ses scoops à répétitions sur les Sussex laissent plutôt supposer des liens très étroits avec le manoir californien de Montecito. Souvenez-vous, par exemple, de la course-poursuite «presque catastrophique» d'Harry et Meghan à New York, au printemps dernier. Omid Scobie est le tout premier journaliste à relayer l'info sur Twitter. Si bien qu'on le présente souvent, à tort, comme le «porte-parole» officiel du duc et de la duchesse.
Il est indéniable qu'Omid Scobie est proche de la duchesse de Sussex. Très proche. Que lui vaut une telle confiance de la part du couple qui déteste cordialement la plupart des médias? «Je suppose que mon travail [pour US Weekly et Harper's Bazaar, deux publications américaines] parlait de lui-même. J'ai toujours fait attention à ce que je rapportais», affirme-t-il en 2021 au magazine Tatler.
Omid Scobie ne nie pas bénéficier de la confiance de «Meg». Ce n'est pas pour rien qu'il fait partie des trois uniques journalistes invités à leurs fiançailles, en 2019. Un moment si émouvant que la duchesse et Omid Scobie auraient échangé «une longue accolade d'adieu», au moment de quitter Buckingham Palace.
En 2020, l'initié publie Finding Freedom («Trouver la liberté»), l'un des livres royaux les plus vendus de tous les temps, consacré au départ des Sussex vers les Etats-Unis. Un ouvrage truffé de tant d'infos inédites et de tant de citations directes, qu'on soupçonne le couple en quête de confidentialité d'y avoir largement contribué.
Encore et encore, l'auteur dément avoir jamais collaboré avec Harry et Meghan. «Il y a beaucoup de gens qui disent que je n'écris que positivement sur les Sussex. Je mettrais quiconque au défi de trouver une histoire négative que j'ai écrite sur la famille royale depuis que j'ai commencé, point final», s'agace-t-il en 2021.
Omid Scobie a sans doute parlé trop vite, alors qu'il s'apprête à lâcher une nouvelle bombe sur la famille royale. Ce prochain ouvrage devrait d'ailleurs être moins consacré à ses idoles Harry et Meghan qu'à «dénoncer le chaos, le dysfonctionnement et la méfiance au sein de la famille royale britannique», selon une chroniqueuse bélliqueuse de Scobie ce mercredi sur iNews.
Initialement programmée au mois d'août, la publication a été repoussée à novembre, afin d'inclure une poignée de chapitres sur le couronnement de Charles III. On nous garantit déjà un flot de «détails sensationnels» sur la visite en solo de Harry au Royaume-Uni pour l'occasion.
En attendant l'orage, Buckingham Palace a encore quelques mois pour affûter sa stratégie. Même si, au fond, on en connait déjà les grandes lignes:
Charles ayant déjà «tout vu auparavant» en termes de publications négatives à son sujet, il est probable qu'il ne s'émeuve guère d'un énième livre à charge. Quant à William, «l'idée qu'il soit distrait de son travail en pensant au nouveau livre d'Omid Scobie est fantaisiste», ajoute encore un proche du prince de Galles. Et pourtant. Contrairement à ce que laisse penser le titre de Endgame, la partie entre Omid Scobie et la monarchie ne fait que commencer.