Durant le week-end de la Pentecôte, la température de l'eau du lac Léman est passée de 19 à 11 degrés en quelques jours à proximité de Genève. La raison est un phénomène connu qui a déjà provoqué des chutes de température encore plus importantes.
Un fort vent du sud-ouest a repoussé les eaux chaudes de surface vers le nord-est. En compensation, de l'eau froide est remontée des profondeurs, a expliqué mardi l'Institut fédéral de recherche sur l'eau (Eawag). Ce processus est connu sous le nom d'«upwelling».
Le phénomène se produit presque chaque année au début de l'été dans le Léman. La plus forte chute de température connue à ce jour a été observée à la fin juin 2017, lorsque la température de l'eau des Bains des Pâquis à Genève est passée de 23 à tout juste 8 degrés en deux jours.
Le phénomène a été enregistré par la plateforme Alplakes, exploitée par l'Eawag, qui combine des calculs de modélisation en trois dimensions avec des données satellites. Elle fournit des prévisions sur la température de l'eau à différentes profondeurs par tranches de 30 minutes pour les cinq jours à venir.
Outre l'évolution des températures, Alplakes montre également d'autres processus dynamiques pour 116 lacs dans et autour des Alpes, par exemple, comment les algues bleues se propagent. Cette plateforme vise à révolutionner l'étude et la surveillance des lacs en offrant aux citoyens, aux professionnels de l'eau et aux scientifiques une interface unique et conviviale pour la visualisation des données.
Cet accès plus large aux modèles hydrodynamiques et aux données de télédétection accélère non seulement la recherche, mais permet également de prendre des décisions fondées sur des preuves en matière de gestion des ressources en eau, conclut l'Eawag. (jah/ats)