Mais qui fait ça, putain? Durant dix ans, Domique Pelicot aurait drogué sa femme pour la livrer à plus de 72 violeurs, dont 50 ont été identifiés par les enquêteurs. Une histoire sordide jugée actuellement en France et qui secoue l'Hexagone. Sérieusement, comment est-il encore possible qu'en 2024, après #Metoo et toutes les révations qui ont suivi, certains hommes continuent à traiter les femmes comme des objets?
Car cette affaire en dit long sur notre société et ses travers. L'influenceur Antoine Goretti l'a bien résumé en rebondissant au hashtag #NotAllMen qui défraie les réseaux sociaux:
Dans les lieux publics ou au boulot, les comportements inappropriés, les remarques sexistes, et les agressions sexuelles se multiplient. Dernier exemple récent? Ce week-end, Shakira et Rosalía ont toutes deux été victimes de gestes déplacés dans l’espace public, à quelques heures d’intervalle.
La première a été contrainte de quitter la scène à cause d’un homme qui filmait sans vergogne sous sa robe. Mais qui fait ça, putain? Surtout que la chanteuse Colombienne l’avait repéré et lui avait fait signe d'arrêter. Un avertissement que l'agresseur n'a absolument pas pris au sérieux.
Rosalía a aussi eu affaire à un gros lourd. Alors qu'elle prenait des photos avec des fans, elle a dû repousser à deux reprises la main baladeuse d'un «fan» qui essayait de profiter de l'occasion. Mais qui fait ça, putain?
Il est temps de laisser tomber le cliché du violeur ou du harceleur comme un homme déséquilibré, qui rôde la nuit. Cette image, aussi effrayante soit-elle, masque une vérité bien plus troublante. Les agresseurs ne se cachent pas; ils sont parmi vous au quotidien. Ils peuvent être des membres de votre famille, des amis, des collègues de travail, ou même des voisins. Flippant, non?
Je suis exaspéré de lire quotidiennement (ou presque) des affaires de viols et d'agressions, qui sont banalisées. A quel moment cette répétition ne suscite-t-elle pas davantage de réactions au sein des gouvernements? Pourquoi notre société n'évolue-t-elle pas? Malgré toutes les révélations, le problème semble stagner.
Dernièrement, par exemple, alors que j'attendais à un passage piéton, un inconnu s'est arrêté à ma hauteur, a baissé sa vitre et m'a lancé:
Mais qui fait ça, putain?
Je suis toujours sidérée, et je le serai probablement toujours, de voir qu'en 2024, un homme se croit autorisé à balancer son avis de la sorte. Honnêtement, ce type de comportement est non seulement dégoûtant, mais aussi déstabilisant. C'est à cause de ces attitudes que certaines femmes n'osent pas se déplacer sereinement dans les rues.
Vous allez me dire que je mélange tout et vous avez raison: ces affaires ne sont pas comparables. Mais un sentiment général persiste: j'en ai marre. Marre de ces hommes qui pensent pouvoir traiter les femmes ainsi en toute impunité. Leur balancer des commentaires, les suivre dans la rue, les mater sans vergogne, les droguer, les violer. Mais qui fait ça? Putain!