Il «pleut du sang» en Iran
L'Iran a bénéficié de pluies bienvenues mercredi dernier (10 décembre), alors que le pays faisait face à l'automne le plus sec depuis plus de 50 ans. Sur la plage de l'île d'Ormuz, dans le golfe Persique, l'eau a viré au cramoisi, donnant l'impression de rivières teintées de sang.
Des images filmées par des locaux montrent cette pluie diluvienne éroder le sol, faisant ruisseler une eau rougeâtre. Ces séquences ont rapidement évoqué aux internautes les versets bibliques de l’Apocalypse (chapitres 8 et 16), qui décrivent des anges versant des coupes et transformant la mer, les rivières et les sources en sang, en signe de jugement divin à la fin des temps.
Rassurez-vous, rien de biblique à tout cela, mais une explication rationnelle et scientifique. En réalité, la couleur rouge éclatante de la Plage Rouge d'Ormuz s'explique par un phénomène naturel. Le sol et les roches de cette région contiennent une forte concentration d'oxyde de fer, ce qui leur confère cette teinte cramoisie lorsqu'il pleut. L'oxyde de fer peut aussi donner des teintes jaunes ou brunes au sol, mais ici, le rouge provient de l'hématite, un minéral très courant qui est utilisé comme pigment rouge depuis le Paléolithique.
Les Iraniens ont accueilli avec soulagement ces derniers jours les premières pluies d’automne, offrant un répit bienvenu à une population éprouvée par la pénurie d’eau.
Pays aride, l’Iran est confronté cette année à sa pire sécheresse depuis six décennies et à Téhéran, la capitale, le faible niveau des précipitations est «quasiment sans précédent depuis un siècle», avait affirmé en octobre un responsable local.
