Les mèmes sous forme de «starter packs» sont de retour pour se moquer d'un stéréotype particulier, celui dit de «l'homme performatif», comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.
Version 2020 des hipsters d’antan, l’homme performatif se veut déconstruit et alternatif. Il suit les codes de la mode avec des vêtements vintage et amples, un tote bag en toile, arborant une moustache, un mulet moderne, un collier de perles et des boucles d'oreilles et sur sa peau, quelques tatouages semblant avoir été dessinés au stylo BIC.
Inspiré par des figures masculines tendances, telles que Benson Boone, Paul Mescal ou encore Timothée Chalamet, «l’homme performatif» se retrouve souvent attablé sur la terrasse d’un café branché, un matcha latte dans une main et un livre de littérature féministe dans l’autre, espérant simplement… être remarqué en se démarquant. Ces hommes se présentent comme l'antithèse de la masculinité toxique.
Au premier abord, on pourrait trouver cela presque salutaire que des hommes prennent soin de leurs apparences et tentent de déconstruire leur masculinité et s'ouvrir aux inégalités que le féminisme combat, surtout à une époque où la misogynie augmente en flèche, notamment chez les adolescents.
Mais pour beaucoup de femmes hétérosexuelles naviguant sur les mers du dating, il semblerait que cette sensibilité ne soit souvent qu’une façade. Ces hommes, qui se détournent des codes virilistes, optent en réalité pour des comportements et des activités dites féminines dans le seul but d’attirer et de séduire les femmes, sans chercher véritablement à les comprendre. Ils se révèlent souvent centrés sur eux-mêmes et émotionnellement indisponibles lorsqu’il s’agit de s’engager dans une relation. En somme, un «performative male» n’est rien d’autre qu’un queutard déguisé en idéal féminin et progressiste.
Ce terme a explosé ces dernières semaines sur les réseaux sociaux. L’engouement est même allé jusqu’à organiser des concours du meilleur poseur, notamment à Seattle, New York et même à Jakarta, en Indonésie. Ces événements urbains, qui se déroulent dans des parcs, s’inscrivent dans la mouvance des concours de sosies de célébrités, comme on a pu le voir récemment avec Pedro Pascal. Ainsi, des dizaines de participants s’affichent avec un livre, un tote bag et un matcha latte à emporter, « performant» le stéréotype qu’ils célèbrent en se moquant.
Reste à savoir si le «mâle performatif» est véritablement une manifestation d’hypocrisie ou simplement un style dont on a choisi de se moquer, à l’instar du hipster en son temps, puisque s’attaquer à ceux qui sortent de la norme en embrassant une mode a toujours eu la cote.
Toujours est-il qu’il vaut sans doute mieux un homme qui fait semblant de lire Mona Chollet qu’un masculiniste qui écoute Andrew Tate, non?