C'est un filtre qui provoque bien des réactions. En quelques jours, le #AgedFilter a déjà été utilisé plus de 275 millions de fois. Cet effet numérique disponible sur TikTok révèle aux utilisateurs le visage qu'ils pourraient avoir aux alentours de leurs 70 ans.
Et il ne s'attire pas seulement les éloges des anonymes. De nombreuses stars y succombent tout autant, à commencer par Kim Kardashian: «Je suis magnifique», s'est dernièrement réjouie l'influenceuse américaine dans une vidéo publiée sur la plateforme chinoise.
@kimandnorth Gorgeous award ✨
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Certes, le #AgedFilter n'est pas le premier du genre à susciter la curiosité en jouant avec les méandres du temps. Mais s’il déroute à ce point les internautes, c'est à cause de son caractère ultra réaliste. Le rendu est en effet si saisissant qu'il conduit certaines personnes à fondre en larmes devant leur caméra, face à ce qui leur font penser à des proches parfois décédés.
Derrière la prouesse technique offerte par le AgedFilter, des «réseaux antagonistes génératifs». Il s'agit d'une classe d'intelligence artificielle se «fondant» directement sur le visage de l'utilisateur, peut-on lire sur BFM TV. En clair, le filtre se calque de manière harmonieuse aux traits faciaux, ce qui donne ce rendu extrêmement naturel.
Mais loin de l'euphorie générale, le réalisme du AgedFilter fait aussi de nombreux anxieux. Sur la Toile, ces derniers affirment que se voir dans le reflet de leurs parents ou grands-parents développe, voire réactive leur gerascophobie, comprenez: leur peur de vieillir.
A un tel point que, selon NBCNews, les visages creusés par les rides et marqués par les poches sous les yeux à cause de cette technologie auraient conduit certains internautes à acheter du rétinol, un produit utilisé comme ingrédient anti-âge. D'autres ont depuis décidé de publier de vigoureuses routines beauté ou n'hésitent plus à abuser de la crème solaire, dans l'espoir de ralentir le relâchement des zones exposées par le filtre. En légende, l'une des internautes se dit même «traumatisée».
C'est un risque décrié par de nombreux spécialistes à travers le monde. Les mêmes qui s'insurgeaient, il y a quelques mois, face au «Bold Glamour», un filtre modifiant le visage pour y apposer des critères de beauté identiques à ceux de la chirurgie esthétique.
Ces experts de la beauté et de la santé craignent que ce genre d'effets – qu'il s’agisse du Bold Glamour ou du AgedFilter – n'éveillent des complexes auprès des adeptes. Le plus courant étant la dysmorphophobie, un trouble faisant d'un défaut imaginaire ou d'une légère imperfection de l'apparence physique un problème obsédant. (mndl/sbo)
