Son patronyme était Edson Arantes do Nascimento. Mais le football en a fait son «Roi» et l'histoire retiendra un diminutif universel: Pelé, dont le décès à l'âge de 82 ans a été annoncé ce jeudi 29 décembre.
A inspiração e o amor marcaram a jornada de Rei Pelé, que faleceu no dia de hoje.
— Pelé (@Pele) December 29, 2022
Amor, amor e amor, para sempre.
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Inspiration and love marked the journey of King Pelé, who peacefully passed away today.
Love, love and love, forever. pic.twitter.com/CP9syIdL3i
Ce sont paradoxalement des images en noir et blanc qui rendent encore aujourd'hui le mieux toute la lumière et l'éclat donné au football par ce génie. Le 29 juin 1958, le monde découvre éberlué ce jeune de 17 ans qui marque deux buts en finale du Mondial contre la Suède, chez elle à Solna, pour donner le titre suprême au Brésil (5-2).
La modernité de ce joueur, dans ses dribbles, ses feintes, ses courses en déséquilibre, sa vitesse, sa technique, tranchent dans un stade où les spectateurs portent encore imperméables, noeuds papillon et pipes pour les hommes.
Aussi génial des deux pieds, marquant de la tête comme personne à l'époque en dépit de sa taille modeste, il est celui qui a permis au futbol brésilien de devenir le «football samba», rêvé et célébré aux quatre coins du monde.
Ce numéro 10 ne mesurait que 1m72 mais il a laissé des empreintes de géant dans l'histoire du ballon rond. Il est le seul joueur à avoir remporté trois Coupes du monde, en 1958 (il n'avait donc que 17 ans, ce qui en fait le plus jeune joueur à avoir gagné ce titre), 1962 et 1970.
Selon un classement officieux, il est encore le seul joueur à avoir inscrit la bagatelle de 1281 buts en 1363 matches sous les maillots de Santos (1956-74), son club au Brésil, de la Seleçao et du Cosmos (1975-77).
Le Jeu. Le Roi. L’Éternité.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 29, 2022
O Jogo. O Rei. A Eternidade. pic.twitter.com/ZjeaF7zIGx
Rest in peace, Pele.
— Manchester United (@ManUtd) December 29, 2022
Thank you for the joy you brought to football fans around the world ❤️ pic.twitter.com/Ypo6NGxdqS
Pele shaped the game and the players as we know it today. He wrote this song before anyone else. RIP King, the world will remember you for as long as this game exists. pic.twitter.com/hmp2Ylcf7Q
— Preeti (@MadridPreeti) December 29, 2022
Descanse em paz, Rei Pelé. Obrigado pela glória que você deu ao Brasil e ao futebol. Seu legado é eterno. ⭐⭐⭐ pic.twitter.com/ehn9Ouk4ht
— Casemiro (@Casemiro) December 29, 2022
Là encore, Pelé est un précurseur, en rejoignant ce club new-yorkais qu'on qualifierait aujourd'hui de bling bling, entité fascinante de stars en fin de carrière qui côtoyaient dans les soirées de la «Grosse Pomme» les figures du show-biz.
Avant qu'il ne décide de l'heure de sa retraite, les défenseurs se sont rapidement fait une raison et tout était bon pour l'arrêter du temps de sa splendeur, comme les fautes les plus sales. Les agressions du Bulgare Zhechev et du Portugais Morais gâchent sa Coupe du monde 1966.
En dehors des terrains, cet homme qui garda un physique félin – même quand les tempes de ses cheveux ras grisonnèrent –, a également eu une vie bien remplie.
On peut citer entre autres sept enfants reconnus, dont cinq issus de deux mariages, des rôles au cinéma (dont un film de guerre sur fond de football au côté de Sylvester Stallone, sous la direction de John Huston), des chansons enregistrées et même un poste de ministre au Brésil.
L'histoire de sa vie est celle dont raffolent les biographes. Né le 23 octobre 1940 dans une famille pauvre de Tres Coraçoes («Trois coeurs»), une petite ville de l'État de Minas Gerais, ce petit fils d'esclaves part vivre avec ses parents dans l'intérieur de l'État de Sao Paulo, à Bauru, où il vend des cacahuètes dans les rues.
A trois ans, alors surnommé Dico, il encourageait un ami de son père (footballeur amateur), un certain Bilé (qui, selon la légende, jouait gardien) en écorchant son nom, «Pilé». Le surnom lui restera.
A 15 ans, il rejoint Santos (Sao Paulo) où il jouera pendant presque vingt ans jusqu'à son transfert au Cosmos pour 7 millions de dollars, un record à l'époque.
Mais la légende de celui que sa photogénie avait transformé en «fils de pub» et en ambassadeur d'opérations humanitaires ou à buts caritatifs (sous l'égide de l'Unicef ou l'UNESCO) n'est pas sans tache. Il a ainsi dû quitter son poste de ministre des Sports (1994-1998) après un scandale de corruption.
Le Brésil ne retiendra pas cette image, mais plutôt celle d'un roi du football qui a remporté 45 titres avec Santos.
Depuis qu'il a raccroché les crampons, le pays cherche encore son successeur au poste de numéro 10. Car de Zico à Socrates, en passant par Ronaldo, Romario, Kaka, Ronaldinho ou Neymar, personne n'a détrôné O Rei. (ats)