«Ronaldo est un chouineur», «un capricieux», «un gamin arrogant». Ce n’est là que quelques-unes des sorties (lunaires) que j’ai pu entendre ces derniers temps. Des défauts qu'on peut pourtant aussi considérer comme des qualités (ambition, abnégation, refus de la défaite) et qui ont fait de lui notre héros, le meilleur joueur de l'histoire du football.
N’oublions jamais que Cristiano Ronaldo est né alors qu’il n’aurait pas dû. Un enfant non désiré qui a survécu à de nombreuses tentatives d’avortement de sa mère bien-aimée. Un enfant devenu un homme à l’appétit sans fin, au désir de prouver, sans cesse, qu'il existe. Qu’il est là. Un gamin parti de rien, qui ne connaitra plus jamais la faim. Un homme qui a perdu un père, un fils, et qui a vu le monde lui tourner le dos, mais qui n'a jamais rien lâché.
Certes, son attitude et l’arrogance qu’on lui prête volontiers jouent parfois en sa défaveur. Mais pourquoi le pointer du doigt et pardonner à d'autres? La vérité, c’est que peu importe ce qu’il fera ou ce qu’il ne fera pas, Cristiano Ronaldo restera toujours un sujet dans le football.
Lundi soir contre la Slovénie, notre numéro 7 a montré son pire visage, mais aussi son meilleur. Face à ses détracteurs, Ronaldo a pris ses responsabilités et nous a guidé. Aux larmes de notre champion, j'ai vu un homme passionné, investi, mais surtout touché par son échec. Une part d'humanité chez celui qu'on a longtemps vu comme une machine. Alors me voilà, une nouvelle fois, à défendre celui qui nous a tant donné.
Sur le terrain et dans les gradins, nous avons souffert. Héros de la mer, nation vaillante et immortelle, «rêver» doit-il être conjugué au conditionnel? A l'heure où sonne son ultime Euro, est-il trop beau de l'imaginer s'offrir, nous offrir, un dernier cadeau, ce titre qui viendrait récompenser sa formidable carrière?
CR7 pourra compter sur Diogo Costa, homme du match et héros national d'un soir, qui a montré l'étendue de son talent du haut de ses 24 ans seulement. Comme des airs de 2016 et 2004. Dans les brumes de la mémoire, seule la force de la patrie nous guidera vers la victoire .
Bien sûr, le Portugal n'est probablement pas la meilleure équipe du tournoi. Et je ne suis pas là pour essayer de vous convaincre de quoi que ce soit. Mais il y a une chose qu'on ne pourra pas lui envier, c'est sa rage de triompher.
Alors qu'importe le résultat contre les Bleus, vendredi soir en quart de finale. À mes yeux, le Portugal a déjà réussi son tournoi, atteignant un stade que d'autres pays de football (comme l'Italie, la Croatie ou la Belgique) n'ont pas eu la chance de voir. Autour de notre équipe, nous sommes restés unis. Le rêve est permis.