Richard Carapaz sort d'un Tour de France réussi. Il a su, malgré la perte de son maillot jaune dès le col du Galibier, et sa déception au classement général, recentrer ses objectifs. Le coureur équatorien a remporté une étape, est devenu meilleur grimpeur et a été sacré super-combatif de l'épreuve.
Si le parcours des Jeux olympiques de Paris 2024 ne semble pas lui correspondre à première vue, l'enchaînement des côtes et la forme qu'il a affiché en troisième semaine du Tour pouvait faire de Carapaz un acteur de la course, prévue samedi en région parisienne.
Richard Carapaz subit de plein fouet les nouveaux quotas par nation et cette réforme visant à réduire le nombre de partants. Le règlement est ainsi fait, Carapaz n'est d'ailleurs pas le seul coureur impacté par cette évolution. C'est dans ce contexte particulier que l'Equateur, ne disposant que d'un ticket, lui a préféré Jhonatan Narváez, un choix somme toute logique tant le coureur d'Ineos Grenadiers est un spécialiste des classiques et des courses d'un jour. Il compte à son actif un Top 5 sur le Grand Prix E3 ou encore une sixième place aux Strade Bianche.
Or la façon dont la Fédération équatorienne de cyclisme a établi sa sélection interroge. Richard Carapaz a dénoncé un manque de transparence et des règles «partiales». Introduites en mars, celles-ci ont pris en compte les points accumulés en première partie de saison, une période plus favorable à Jhonatan Narváez.
Les règles sont allées jusqu'à inclure a posteriori les résultats des deux premiers mois de l'année. Or Richard Carapaz n'a couru ni en janvier ni en février en World Tour, contrairement à son compatriote, aligné sur la Cadel Evans Great Ocean Road Race et le Tour Down Under. Pire, le verdict final est tombé après le Giro d'Italia, où Narváez a brillé en s'offrant le premier maillot rose, quand Carapaz préparait sagement le Tour de France.
Les déclarations du président de la Fédération équatorienne de cyclisme, en faveur de Narváez, alors que la sélection n'était pas encore actée, n'ont bien sûr pas été du goût du champion olympique. «L’Equateur a besoin d’une fédération neutre et sans favoritisme. Ce Président démontre jour après jour par ses actes qu’il ne représente pas une fédération juste», a écrit Richard Carapaz. Il ajoutait auprès de Primicias:
Ces propos ont retenti haut et fort en Equateur et ont forcé le ministère des Sports à ouvrir une enquête. On ne connaît pas tous les dessous de cette affaire, mais on peut se dire que dans cette situation, l'Union cycliste internationale (UCI) aurait été inspirée de convier Carapaz à Paris. Un champion olympique sortant devrait toujours être en mesure de défendre son titre s'il évolue encore au plus haut niveau. C'est le cas de Richard Carapaz. Il figure aujourd'hui à la 26e place du classement UCI, soit huit positions de mieux que son compatriote Jhonatan Narváez.
Il y aura un certain vide au Trocadéro ce samedi, quand les coureurs débuteront le défilé et se projetteront en direction de la vallée de Chevreuse.