La poignée de main entre Andrea Vavassori et Ben Shelton a été électrique, mercredi au tournoi ATP de Monte-Carlo, après leur confrontation en 8e de finale du double. Un match remporté au bout du suspense par Shelton et Rohan Bopanna (10-7 au super tie-break) contre la paire 100% italienne Andrea Vavassori/Simone Bolelli.
La raison de cette embrouille? Vavassori a reproché à l'Américain de lui avoir tiré dessus exprès plusieurs fois pendant le match. «Vavassori s’est fréquemment plaint durant la partie de coups portés au corps par Shelton», précise le site Tennis Temple. Dans le jargon, c'est ce qui s'appelle «jouer l'homme», et c'est souvent très efficace pour marquer un point. Rien ne l'interdit dans le règlement.
Pendant qu'ils discutaient au filet, après s'être quand même serré la main, l'Italien a montré plusieurs fois sa côte juste sous la poitrine, pour signifier qu'il avait été touché à cet endroit.
Ben Shelton n'a pas semblé très réceptif aux arguments du natif de Turin. Le demi-finaliste du dernier Open d'Australie ne voit aucun problème à allumer l'adversaire quand ce dernier est juste derrière le filet, à la volée. Il a rétorqué à Vavassori:
Autrement dit: selon lui, le tennis – surtout en double – autorise un peu de brutalité envers l'adversaire. De quoi relancer un grand débat dans ce sport qui, malgré son aspect très compétitif, est né et a grandi à travers des codes stricts de courtoisie et de fair-play.
Ceux-ci sont, pour beaucoup, toujours d'actualité. Du coup, pas sûr que les grands défenseurs de la gentleman attitude soient d'accord avec Ben Shelton.
Après avoir tourné le dos à son détracteur, l'Américain s'est dédouaner de tout reproche en lâchant un: «It's so soft, so soft» («C'est tellement doux, tellement doux») pour signifier que ses frappes sur Vavassori n'étaient pas violentes.
Le Transalpin n'est sûrement pas de cet avis. Jeudi, un jour après ce duel, il a annoncé sur les réseaux sociaux qu'il devait déclarer forfait pour le tournoi de Barcelone, la semaine prochaine, «en raison d'une blessure aux côtes survenue au début du match d'hier (mercredi)».
Cette affaire risque de faire encore beaucoup causer sur le circuit et sur les terrains amateurs, où il arrive fréquemment que les joueurs du dimanche débattent de la «légalité morale» de jouer l'homme.