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Elections fédérales 2023: seule la moitié des Suisses va voter

La moitié des Suisses va décider qui aura le pouvoir

En 2019, seuls 45,1% de la population suisse avait participé aux élections fédérales. Un taux étonnamment faible, et qui reste difficile à prédire pour le prochain scrutin. Deux politologues se risquent malgré tout à un pronostic.
19.10.2023, 11:5819.10.2023, 13:12
Maja Briner / ch media
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La Suisse votera dimanche – mais il serait plus correct de dire que seule une partie des Suissesses et des Suisses le feront. Car pour beaucoup, les bulletins de vote finissent au vieux papier plutôt que dans l'urne. Lors des élections fédérales de 2019, la participation avait été étonnamment faible: il est tombée à 45,1%, malgré les manifs pour le climat et la grève des femmes.

Que dit le vote par correspondance?

L'envie de désigner ses représentants sera-t-elle plus forte cette fois-ci? La réception des votes par correspondance par les communes pourrait aider à se faire une idée. D'ailleurs, c'est aujourd'hui le dernier moment pour envoyer par la poste votre enveloppe électorale. Sinon, il faudra aller à l'urne dimanche ou glisser votre pli dans une boîte aux lettres spéciale mise à disposition par votre commune.

Pour en revenir à la participation, nos demandes auprès de différentes administrations ne permettent toutefois pas de dégager une tendance claire. Voici néanmoins, ce que l'on retient (renseignement pris avant le 14 octobre):

  • Lausanne et Genève, mais aussi Bienne et Aarau annoncent une participation plus élevée.
  • A l'inverse, Neuchâtel, Saint-Gall et Thoune enregistrent une participation plus faible; elle est à peu près équivalente à Lucerne et Winterthour.
  • En ville de Berne par exemple, seuls 19,8% de l'électorat a voté jusqu'à présent, soit nettement moins qu'à la même date en 2019 (21,5%).
  • En revanche, à Bâle-Ville, le taux atteint 25,2%, soit presque autant qu'il y a quatre ans.
  • A Zurich également, une personne sur quatre a déjà voté – une tendance légèrement supérieure à celle de 2019.

Le tableau s'avère donc plutôt contrasté, sans tendance claire.

Eine Frau betrachtet das Wahlmaterial fuer die National- und Staenderatswahlen, am Samstag, 7. Oktober 2023, in Lugano. (KEYSTONE/Ti-Press/Pablo Gianinazzi)
Plus de la moitié des Suisses ne prendra sans doute pas le temps de lire la documentation de la Confédération.Image: KEYSTONE/TI-PRESS

Quand l'UDC a ravivé la flamme

Selon le dernier baromètre électoral de la SSR, la population accorde moins d'importance au scrutin qu'il y a quatre ans. Une donnée qui laisse présager une participation en baisse, peut-on lire. Mais il est impossible de prévoir si les électeurs seront effectivement moins nombreux à glisser leur bulletin dans l'urne, explique Michael Hermann, directeur de l'institut de recherche Sotomo: «C'est un indice, rien de plus».

Personne ne sait à combien s'élèvera la participation aux élections. Hermann se risque néanmoins à un pronostic: il ne devrait pas y avoir de grands bonds:

«L'expérience montre que la mobilisation sera très similaire à celle de 2019»

La participation électorale n'avait cessé de baisser pendant des décennies – jusqu'au milieu des années 1990. «Ensuite, la montée de l'UDC a ravivé la flamme et la tendance s'est inversée», explique Hermann. Elle s'est ensuite stabilisée à un peu plus de 48% et a étonnement légèrement baissé en 2019. Les 45,1% d'il y a quatre ans sont, en effet, la troisième valeur la plus basse depuis les années 1970.

Taux de participation aux élections au conseil national 👇

Taux de participation aux élections au Conseil national depuis 1971.
Image: OFS

Le politologue Georg Lutz ne croit pas à un nouvel engouement. Selon lui, la participation électorale sera similaire ou légèrement inférieure. «Je serais surpris qu'il y ait une augmentation», déclare le directeur du centre de recherche Fors à Lausanne. Il ne voit aucun signe d'une mobilisation supérieure à la moyenne.

Avec l'éviction de Ruth Metzler (PDC) en 2003 et de Christoph Blocher (UDC) en 2007 du Conseil fédéral, la participation électorale a temporairement augmenté. Lutz explique:

«Lorsque c'est la composition du gouvernement qui est en jeu, le peuple se mobilise»

Mais cette fois-ci, un changement au sein du Conseil fédéral est peu probable.

Faible en comparaison internationale

En comparaison internationale, la participation électorale reste faible en Suisse. Cela s'explique d'abord par la régularité des scrutins, qu'il s'agisse d'élections ou de votations, détaille Lutz:

«Deuxièmement, contrairement à d'autres pays, les élections parlementaires n'ont presque jamais d'impact sur la composition du gouvernement»

«En outre, il existe des raisons individuelles», ajoute-t-il. En 2019, Lutz et son équipe avaient étudié le profil des électeurs et leurs motivations. Il en ressortait les mêmes schémas que par le passé:

  • Les personnes âgées votent plus souvent que les jeunes, les hommes plus souvent que les femmes.
  • Les personnes ayant un bon niveau de formation votent davantage.
  • Les gens à hauts revenus sont également plus nombreux que la moyenne à se rendre aux urnes.

Verdict ce dimanche.

Traduit et adapté par Valentine Zenker

Andri Ragettli n'a pas besoin de skis pour faire des cascades
Video: watson
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