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Elections fédérales: 43 Suisses de l'étranger sont candidats

Auslandsschweizer kandidieren für den Nationalrat
Comme l'illustre cette carte, les candidats viennent du monde entier.Image: keystone/waton/lre

Ils vivent au bout du monde, mais ils veulent être élus en Suisse

Plus de 800 000 Suisses vivent à l'étranger. 43 d'entre eux espèrent entrer au Conseil national alors qu'ils vivent à des milliers de kilomètres. Trois candidats nous parlent de leurs motivations.
10.10.2023, 06:0110.10.2023, 06:01
Kilian Marti
Kilian Marti
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On les oublie souvent quand on pense à notre pays. Pourtant, les Suisses vivant à l'étranger représentent près de 10% de la population totale. Fin 2022, 800 041 personnes avec un passeport suisse vivaient à l'étranger. Ces personnes n'ont pas oublié leur pays d'origine pour autant. C'est particulièrement valable pour 43 d'entre elles, qui souhaitent être élues au Conseil national le 22 octobre.

watson a échangé avec quatre candidats de l'étranger (dont un s'est rétracté par la suite) sur leurs motivations. Ce qui est sûr, c'est qu'elles sont toutes très différentes.

Leonor Chevalier, Colombie

Une fois de plus, parmi les candidats, les femmes sont en minorité. Elles représentent 30% des potentiels élus de l'étranger. L'une d'entre elles est Leonor Chevalier, qui souhaite siéger à la Chambre des députés pour l'UDC. Elle vit dans la mégapole de Medellín en Colombie et se présente à Genève sur la liste «UDC International».

A propos du droit de vote des Suisses de l'étranger

Cette enseignante à la retraite, âgée de 71 ans, entend «se battre pour les intérêts des Suisses en Suisse et à l'étranger» au Conseil national, comme elle l'explique à watson. Pour cela, elle serait prête à se rendre en Suisse quatre fois par an - pour chaque session.

«Mais je ne sais pas si j'ai une chance d'être élue»

Si elle devait siéger au Conseil national, elle s'engagerait concrètement pour «le pouvoir d'achat de ses compatriotes», en particulier en ce qui concerne les coûts de l'assurance maladie. Il y a aussi une raison personnelle à cela: Leonor Chevalier est née en Colombie, mais elle a vécu 32 ans en Suisse romande et y a élevé ses enfants. Après son divorce, elle a souhaité passer une année en Colombie.

«J'ai trouvé du travail là-bas et je suis restée. Maintenant que je suis à la retraite, je ne pourrais plus me permettre de vivre en Suisse, même si j'en ai envie.»

Leonor Chevalier suit la ligne de l'UDC et est «pour une migration contrôlée et non massive». Mais elle souhaite également contribuer à façonner certaines choses pour les Suisses de l'étranger: «comptes bancaires, vote électronique, envoi de documents électoraux et écoles suisses à l'étranger» ne sont que quelques-uns des chantiers qu'elle s'imagine.

Matthias Anderegg, Thaïlande

Le parti du Centre compte de loin le plus grand nombre de candidats étrangers: 16 au total. Dans le canton de Thurgovie, Matthias Anderegg est candidat sur la liste «Centre-International». Le septuagénaire, qui a grandi dans le canton de Berne, vit en Thaïlande avec sa compagne et leur fille. Plus précisément à Chon Buri, une province côtière de l'est du pays.

Matthias Anderegg, kandidiert als Auslandsschweizer für den Nationalrat
Matthias Anderegg passe sa retraite en Thaïlande. Image: zvg

Le centriste a travaillé pendant plus de 30 ans comme aide humanitaire à l'étranger, notamment pour la Croix-Rouge. Il a vécu de nombreuses zones de conflit et de crise directement sur place, ce qui l'a marqué.

«La guerre et la misère sont des défis globaux qui nécessitent une coopération internationale»

C'est pourquoi il défend une politique migratoire qui «soutient les personnes qui ont besoin d'aide, sans pour autant approuver les comportements abusifs.»

Matthias Anderegg a vu du pays au cours de sa vie. Il apprécie énormément les «valeurs suisses». Pour lui, la démocratie directe est essentielle, raison pour laquelle il aimerait inciter davantage de personnes à voter. Le candidat s'intéresse à la politique des caisses maladie. Un fait le dérange:

«Nous payons des impôts et des primes à l'assurance de base obligatoire tout au long de notre vie professionnelle en Suisse. Mais nous devons quitter l'assurance de base si, à l'âge de la retraite, on veut encore passer quelques belles années dans un pays non membre de l'UE/AELE.»

Le retraité estime lui-même que ses chances d'élection sont faibles, comme il le dit à watson. S'il était plébiscité, il voyagerait davantage en Suisse. Après tout, il est toujours propriétaire d'un appartement ici et ses deux filles vivent avec leurs familles dans son ancienne patrie.

Noel Frei, Ethiopie

Noel Frei, kandidiert als Auslandsschweizer für die Mitte Thurgau für den Nationalrat
Noel Frei, ici avec sa femme et son enfant, se présente pour la Thurgovie.Image: zvg

Noel Frei est également candidat pour le Centre dans le canton de Thurgovie. Il travaille actuellement comme professeur d'informatique et d'histoire à l'école de l'ambassade allemande à Addis Abeba, la capitale. Cet enseignant de 39 ans est originaire du canton de Bâle-Ville.

Pourquoi a-t-il déposé sa candidature en Thurgovie? «Ma candidature a été déposée à court terme dans un canton où je n'ai pas de réseau propre. C'est pour cette raison que mon objectif est surtout de faire connaître les Suisses de l'étranger à mes compatriotes.»

Mais si, par surprise, il devait tout de même être élu, il retournerait certainement quatre fois par an dans son pays d'origine. A long terme, Noel Frei ne souhaite pas rester en Ethiopie.

«J'apprécie trop les possibilités qui s'offrent à moi dans mon pays pour vouloir m'établir définitivement à l'étranger»

«En tant que jeune père, un environnement safe me tient à cœur», poursuit-il. C'est l'une des raisons pour lesquelles il souhaite s'engager. Les acquis sociaux, notamment l'AVS ou la répartition des coûts de la santé, l'intéressent aussi particulièrement: «Sur ces sujets, je vois un risque de déséquilibre qui pourrait causer des difficultés aux générations futures.»

Aucun candidat pour le PLR

Le candidat PS Pascal Cuttat, qui vit à Nairobi, la capitale kényane, et la candidate verte Judit Hecke, établie à Berlin, n'ont pas répondu à notre demande d'entretien. Le candidat UDF saint-gallois au Conseil national Oliver Häberlin, qui est en Colombie, s'est quant à lui rétracté après nous avoir répondu.

L'un des partis les plus représentés sous la Coupole fédérale ne présente aucun candidat de l'étranger. Il s'agit du PLR. La section internationale a fait savoir à swissinfo.ch qu'il s'agissait d'une décision délibérée, car «on représente indirectement la Cinquième Suisse au Parlement».

Traduit et adapté de l'allemand par Anaïs Rey

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