De larges cercles s'opposent à la baisse de la redevance radio-TV à 300 francs, décidée par le Conseil fédéral. Ils critiquent notamment une décision prise par voie d'ordonnance, sans respect pour les réponses majoritairement négatives émises lors de la consultation.
La SSR dit prendre acte de la décision du Conseil fédéral. Interrogé par Keystone-ATS, le directeur général Gilles Marchand souligne tout de même que les impacts seront importants pour la SSR, d'autant plus que «ces mesures sont simultanées au fort recul des recettes publicitaires et au renchérissement dû à l’inflation, qui ne sera plus complétement compensé».
Le patron de la SSR accueille positivement «la position très claire du gouvernement contre l'initiative '200 francs ça suffit!'»:
L'Union syndicale suisse (USS) critique vivement la décision du Conseil fédéral, qui est en contradiction totale avec la concession en vigueur de la SSR, avec la grande majorité des réponses données en consultation et avec les décisions prises à l'unanimité par les commissions parlementaires concernées:
L'autre faîtière syndicale Travail.Suisse ne croit pas non plus que c'est en abaissant le prix de la redevance que «l'on contrera l'initiative populaire». Elle propose plutôt (au Parlement) «de ficeler un solide contre-projet indirect».
Le faux compromis du Conseil fédéral à l'égard de l'UDC met en péril une couverture médiatique de qualité dans les quatre régions du pays, abonde Delphine Klopfenstein Broggini (Vert-e-s/GE):
Une vision partagée par le PS, pour qui affaiblir la SSR est un non-sens. Un service public médiatique fort est une nécessité absolue en démocratie.
Le Syndicat suisse des mass media (SSM) dénonce pour sa part une décision «choquante», qui constitue une «attaque massive» contre l'audiovisuel de service public en Suisse. Ignorant les recommandations des commissions, et sans attendre les débats parlementaires et la votation sur l'initiative «200 francs, ça suffit», le Conseil fédéral prive la SSR de ressources financières considérables, sans nécessité ni justification crédible.
Les milieux sportifs ne sont pas en reste. Swiss Olympic regrette la baisse de la redevance, qui devrait se traduire par une couverture médiatique sportive nettement moins importante et moins diversifiée à la SSR.
Pour l'Union suisse des arts et métiers (usam), à l'origine de l'initiative «200 francs, ça suffit» avec les Jeunes PLR et l'UDC:
En revanche, la réduction générale de la redevance des ménages constitue pour eux un allégement bienvenu, surtout en période de hausse des coûts et des prix. Tant que l'impôt sur les médias ne sera pas complètement supprimé, la faîtière soutiendra toutefois l'initiative «200 francs ça suffit!».
Contacté par Keystone-ATS, le comité d'initiative n'a pas encore pris position. (jch/ats)