La Suisse peut créer une politique de sécurité qui soit adaptée aux menaces et aux dangers futurs. La commission d'étude instituée par le Département fédéral de la défense a rendu jeudi son rapport avec une centaine de recommandations.
«La situation sécuritaire en Europe s'est considérablement dégradée», a rappelé la présidente de la Confédération Viola Amherd lors d'une conférence de presse. Elle est notamment déterminée par la guerre en Ukraine.
Pour Katja Gentinetta, rédactrice du rapport, l'agression russe ouvre la porte à une confrontation avec l'OTAN. Les tensions dans les Balkans restent d'actualité, notamment en raison des présences russe et chinoise dans la région.
L'Europe est déstabilisée, note la commission dans son rapport. Elle pourrait devenir la grande victime d'une fragmentation mondiale. La Suisse est également concernée par ces évolutions. Elle a tout intérêt à oeuvrer à la stabilité du continent européen et à apporter une contribution à sa sécurité.
Surtout qu'elle est déjà confrontée à une guerre d'influence, de désinformation et de cyberopérations. Cette guerre hybride est la principale menace pour le pays, estime la commission.
Celle-ci a émis une centaine de recommandations dans divers domaines qui visent à se préparer aux évolutions qui pourraient se présenter en cas de situation aggravée. Elles portent sur la neutralité, la coopération internationale, l'orientation des instruments de la politique de sécurité et la politique d'armement.
Quant à l'industrie d'armement, elle doit être renforcée et adaptée à la menace. Cela passe notamment par l'innovation. Et par l'accès aux programmes d'armement de l'UE et de l'OTAN.
La Suisse devrait également se parer de bases légales pour l'utilisation de l'intelligence artificielle, de la robotique et des systèmes d'armes autonomes. D'autres instruments ont également été étudiés, notamment concernant le service de renseignement de la Confédération ou les moyens de protection contre le terrorisme ou l'extrémisme.
Ces recommandations seront intégrées dans les travaux relatifs à la stratégie de politique de sécurité 2025. Le président de la commission, Valentin Vogt, a également appelé le Parlement à faire son travail. La commission de la politique de sécurité du National a «mis la pagaille» en refusant le plafond de dépenses de l'armée. (jch/ats)