L'armée suisse signe un «mandat d'élimination» avec les Etats-Unis
Après l'acquisition des avions américains F-35 et l'annonce il y a quelque jours d'un partenariat avec la garde nationale américaine, Berne renforce encore sa coopération avec les Etats-Unis.
Dans un communiqué diffusé lundi et relayé par Le Temps, le Département fédéral de la Défense (DDPS) annonce la signature d'un contrat avec les États-Unis «pour une élimination de munitions respectueuse de l’environnement à destination de l’armée américaine».
Actuellement stocké en Allemagne, ce matériel était jusqu'alors traité en Italie. Mais pour «des raisons tant économiques qu’environnementales», l’armée américaine considère désormais «la place suisse comme une alternative intéressante», compte tenu notamment «des distances de transport écourtées».
Selon le DDPS, ce «mandat d'élimination» est compatible avec la politique de neutralité de la Suisse. Il a été passé entre l’Office de l’armement armasuisse, en collaboration avec RUAG, et l’US Army Europe.
Un intérêt économique
Si l'aspect écologique du mandat est largement mis en avant dans le communiqué, la Suisse y trouve bel et bien un intérêt économique. RUAG exploite en effet à Altdorf (UR) une installation d’élimination pour les munitions «de systèmes mis hors service», arrivant «en fin de vie technique» ou «issues du retour de troupes ou de nettoyages de places de tir».
Or la «réduction des effectifs de l’armée, le recours aux simulateurs et les contraintes environnementales de plus en plus nombreuses ont entraîné une nette diminution des exercices de troupe à balles réelles», explique le DDPS. Et d'ajouter qu'«en conséquence, la quantité de munitions à éliminer n’a cessé de baisser».
En somme, il s'agit surtout de rentabiliser de coûteuses installations désormais sous-utilisées, relève Le Temps. Le journal a contacté RUAG et armasuisse au sujet du montant ou de la durée du mandat. «Aucune information sur le contenu des contrats» ont répondu les deux entités.
Un porte-parole du DDPS a toutefois précisé au média que le contrat était «à durée limitée». (jzs)