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Torse nu devant des apprenties: un employé de Ruag licencié

Le siège de Ruag à Emmen (LU).
Le siège de Ruag à Emmen (LU).image: Urs Flüeler/Keystone

Torse nu devant des apprenties: nouveau scandale chez Ruag

Un collaborateur de l'entreprise propriété de la Confédération a dû quitter son poste, après un comportement inapproprié envers de jeunes collaboratrices. Ces dernières années, l'entreprise a accumulé les scandales.
18.09.2025, 05:3618.09.2025, 05:36
Christoph Bernet / ch media

Un collaborateur du groupe d’armement fédéral Ruag sur le site d’Emmen (LU) a été licencié. Comme le rapporte Inside Paradeplatz, l’homme aurait harcelé plusieurs apprenties durant des semaines, avec des propos graveleux et des questions intimes. Il serait aussi apparu torse nu devant ces jeunes femmes, parfois encore mineures.

Selon le journal, la mère d’une des victimes a signalé les faits à Ruag, mais le supérieur du collaborateur fautif n’a pas sévi. Il y a un mois et demi, un signalement a finalement été déposé auprès du numéro de l'Integrity Line. Via ce contact, employés et tiers peuvent rapporter, anonymement s’ils le souhaitent, des irrégularités et des violations du code de conduite de Ruag.

Ruag satisfaite de ses processus

Interrogée, Ruag confirme que le collaborateur fautif ne travaille plus pour l’entreprise. Pour des raisons de protection de la personnalité et de l’intégrité des personnes concernées, «nous ne pouvons pas donner d’autres détails sur l’incident», a indiqué la porte-parole du groupe, Kirsten Hammerich.

Sollicitée, l’entreprise s’est contentée de répondre que le processus interne avait fonctionné. Une enquête sérieuse est exigeante et complexe, explique Ruag. Les droits de toutes les personnes impliquées doivent être en permanence protégés. L'entreprise dit:

«Ruag a établi les faits dans un délai tout à fait adéquat, évalué le cas, et a réagi en conséquence»

Des polémiques à répétition

Ces dernières années, les polémiques se sont enchaînées au sein du groupe d’armement, qui appartient à 100% à la Confédération. Entre 2020 et 2025, cinq directeurs exécutifs se sont succédé à la tête de l’entreprise. En août 2023, Brigitte Beck a dû quitter son poste de directrice générale après seulement un an de mandat, en raison de propos controversés sur la politique de neutralité.

En février dernier, le Contrôle fédéral des finances avait publié trois rapports qui dressaient un constat accablant du groupe. Dans une affaire de corruption présumée, un cadre de Ruag avait réalisé pendant dix ans des affaires frauduleuses pour son propre profit. Le préjudice s’élèverait à plus de 60 millions de francs.

Une enquête externe menée dans ce cadre par l’étude zurichoise Nieder Kraft Frey, mandatée par Ruag depuis l’été 2023, est toujours en cours. Selon la SRF, ses coûts dépassent déjà 10 millions de francs.

Le Conseil fédéral a Ruag à l'œil

Le Contrôle fédéral des finances a également critiqué la gestion déficiente des dépôts militaires, confiés à Ruag par le Département fédéral de la défense (DDPS). Enfin, il a pointé du doigt la gouvernance de Ruag par le DDPS.

En novembre 2024, l’ancienne ministre de la Défense Viola Amherd avait déjà annoncé que le Conseil fédéral souhaitait resserrer le contrôle sur Ruag, actuellement organisée en société anonyme privée.

Son successeur, Martin Pfister, doit présenter cette année au gouvernement une proposition de nouvelle forme juridique pour Ruag. Le projet envisage la mutation en un établissement de droit public, comme la Suva, ou une société anonyme de droit public, comme les CFF.

Traduit de l'allemand par Joel Espi

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