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La Suisse n'est pas capable de se défendre, et c'est de sa faute

Ein Soldat posiert an der Ausstellung ãCONNECTEDÒ der Schweizer Armee nach der Medienkonferenz ueber einen Bericht ueber die Staerkung der Verteidigungsfaehigkeit , aufgenommen am Donnerstag, 17. Augu ...
Pour Fritz Kälin, les conditions pour «retrouver une capacité de défense crédible» sont toutefois bonnes.Image: KEYSTONE

La Suisse n'est pas capable de se défendre, et c'est de sa faute

L'historien militaire Fritz Kälin relève des faiblesses dans la Défense suisse mais relativise les départs à la tête du DDPS. Il donne quelques pistes d'amélioration.
27.02.2025, 06:2127.02.2025, 08:44
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La Suisse n'est actuellement pas complètement capable de se défendre, et cela par sa faute, estime l'historien militaire Fritz Kälin. Les conditions pour «retrouver une capacité de défense crédible» sont toutefois bonnes.

Fritz Kälin
Fritz KälinImage: DR

Jusqu'à l'introduction des avions de combat F-35 et du système de missiles antiaériens Patriot, prévue après 2027, la Confédération n'est ainsi pas protégée contre les attaques aériennes à distance, affirme le spécialiste, interrogé par Keystone-ATS. A l'échelle européenne également, il y a trop peu de systèmes de défense et bien trop peu de missiles de défense à disposition.

Grâce aux abris antiatomiques, la population suisse est toutefois mieux protégée que dans d'autres pays. La situation deviendrait dangereuse si le pays était attaqué de plus d'une direction à la fois. Cela pourrait par exemple se produire si les structures actuelles des alliances occidentales venaient à s'effondrer, relève Kälin.

«Une cible politiquement moins intéressante»

Globalement, l'expert estime que la Suisse dispose de bonnes conditions pour redevenir capable de se défendre: l'obligation de servir et le système de milice, la densité des abris, la neutralité armée et sa situation géographique font de la Confédération «une cible politiquement moins intéressante pour des attaques d'envergure d'Etats ou de groupes terroristes».

Fritz Kälin voit un potentiel d'amélioration dans le système d'obligation de servir, qui doit absolument être modernisé, selon lui. La Suisse dispose en effet de centaines de milliers d'hommes et de femmes ayant suivi une formation militaire, mais l'armée ne peut en équiper qu'une petite partie.

L'obligation de servir devrait être étendue sur une durée plus longue et à une plus grande partie de la population, explique le rédacteur en chef adjoint de la revue alémanique spécialisée Allgemeinen Schweizerischen Militärzeitschrift (ASMZ).

Produire plus de munitions

L'expert estime par ailleurs qu'il faut augmenter la production nationale de munitions. Car, avec les réserves actuelles, la Suisse dépendrait en quelques jours de livraisons de l'étranger en cas de guerre.

Quant aux démissions des chefs de l'armée et du Service de renseignement de la Confédération (SRC), il y voit certes une perte de savoir-faire. Mais ces départs n'ont qu'un impact psychologique à ses yeux. (jzs/ats)

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