Le Hamas a sévèrement critiqué la décision de la Suisse de déclarer illégales ses activités sur son territoire. Le mouvement islamiste palestinien accuse Berne d'abandonner sa neutralité historique et de faire preuve d'un «parti pris dangereux et condamnable en faveur de l'occupation israélienne».
Dans une déclaration rapportée par le quotidien palestinien Filastin, le groupe islamiste décrit la mesure comme un «déni des responsabilités légales et humanitaires» de la Confédération, en particulier à un moment marqué par la «guerre génocidaire» menée par Israël dans la bande de Gaza.
Le Conseil fédéral a annoncé mercredi que le Hamas sera interdit en Suisse pendant cinq ans, à partir du 15 mai. L'interdiction vise non seulement le Hamas mais aussi les organisations lui servant de couverture, celles qui en émanent, ainsi que les organisations et groupements qui agissent sur son ordre ou en son nom.
Cette décision vise à assurer la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse, à faciliter les procédures pénales et à lutter contre le financement du terrorisme. Il sera également plus efficace et facile de prendre des mesures de police préventives, comme des interdictions d'entrée ou des expulsions.
Dans la lutte contre le financement du terrorisme, les autorités suisses pourront par ailleurs plus facilement échanger avec leurs homologues étrangères des informations sur les flux financiers en cas de soupçons. Le projet permet une meilleure vue d'ensemble et plus de transparence sur les flux financiers. (jah/ats)