Plus de 800 plaintes en l'espace de 10 ans, dont 331 déposées en Suisse: cinq entreprises suisses font l'objet de réclamations à travers l'Europe pour des pratiques commerciales jugées déloyales.
Selon une enquête de SRF, reprise par la RTS, ces opérateurs, basés à Zoug, possèdent plusieurs sites de rencontre douteux et fonctionnent en réseau.
Le témoignage recueilli par le média alémanique illustre leurs méthodes. Après une inscription pour un prétendu mois d'essai gratuit sur l'une des plateformes, l'homme a rapidement été contacté par de nombreuses femmes. Il n'a toutefois pas tardé à réaliser qu'il s'agissait de faux profils et a supprimé son compte.
Près de deux ans plus tard, il s'est malheureusement rendu compte qu'il avait été facturé 60 francs par mois pour son inscription, pour un total de plus de 1400 francs.
En somme, une fois souscrit, l'abonnement est automatiquement renouvelé et ne peut être annulé, explique la SRF. Pour parvenir à leurs fins et encaisser les paiements, les entreprises zougoises font notamment appel à des agences de recouvrement et à des avocats basés en Allemagne.
Pas moins de 24 millions d'euros ont ainsi été facturés au cours des deux dernières années et demie. Mais si ce procédé fait l'objet de nombreuses réclamations, il n'a jusqu'ici fait l'objet d'aucune décision de justice pour des pratiques illégales.
Selon la SRF, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) reçoit en effet principalement des plaintes anonymes, et ces dernières ne peuvent être poursuivies en justice.
Contactées par le média alémanique, les entreprises visées bottent en touche, arguant que leurs offres sont conformes à la loi. (jzs)