L'équipe de SolarStratos a réussi, mardi, le plus haut vol solaire et électrique de l'histoire. Raphaël Domjan est parvenu à atteindre 9521 mètres d'altitude. Le précédent record appartenait depuis 2010 à Bertrand Piccard et Solar Impulse avec 9235 mètres. Ce vol, d'une durée de 5h09, s'est déroulé au départ de l'aéroport de Sion. L'avion expérimental HB-SXA a réussi sa tentative de record du monde d’altitude à la seule énergie solaire, en s’appuyant sur les thermiques propres à la topographie valaisanne, précise la cellule communication de SolarStratos dans un communiqué mercredi matin.
«Je partage ce moment de bonheur avec toute mon équipe qui a préparé depuis des années cet exploit», a souligné, à chaud, Raphaël Domjan.
Le pilote et aventurier neuchâtelois a notamment dû être équipé d’un système à oxygène pour pouvoir voler à très haute altitude. Il avait précédemment battu deux fois le record d’altitude de HB-SXA, ces derniers jours.
Cette marque de 9521 mètres doit encore être validée par la Fédération internationale d'aviation (FAI). Un représentant de cette dernière était à Sion, mardi, pour suivre l'exploit. La certification devrait prendre plusieurs semaines voire quelques mois.
«C'est certain, nous avons réalisé le vol le plus haut mais celui-ci ne sera pas forcément considéré comme le record», admet Raphaël Domjan. «Pour être homologuée, une marque doit améliorer d'au moins 3% la précédente.» En l'occurrence, avant l'analyse de la FAI, la marge est de 3,1% entre les altitudes atteintes par Solar Impulse et SolarStratos.
«Cet exploit pose le dernier jalon dans la progression qui vise à atteindre la stratosphère (12 km de hauteur en hiver, 17 km en été) à l’énergie solaire. Elle réalise l’objectif de la mission: frapper les esprits avec des défis spectaculaires, emblématiques, pour promouvoir l’énergie solaire, afin de préserver notre biosphère et notre planète», résume l'équipe de SolarStratos, forte d'une quinzaine de personnes.
L’éco-explorateur et son équipe vont maintenant analyser les données et plancher sur les conditions à réunir pour devenir le premier pilote à atteindre les 10 000 mètres d'altitude. «Une fenêtre de vol existe jusqu'à fin août», détaille Raphaël Domjan. «Tout dépendra de la météo et de l'heure à laquelle nous pourrons avoir accès à l'espace aérien. Hier mardi, nous avons dû attendre 17h00 pour tenter notre record.»
La mission SolarStratos est née dans le sillage du tour du monde du catamaran géant de la Fondation PlanetSolar, une première accomplie en 2012. Après ce challenge solaire sur l'eau, Raphaël Domjan s’est lancé dans une nouvelle aventure aérienne dès 2015. «Le projet a déjà coûté un peu plus de 8 millions de francs», évalue-t-il, fier d’affirmer que désormais «le ciel solaire est suisse.»
En 2010, Bertrand Piccard, avec son projet Solar Impulse, avait atteint une altitude de 9235 mètres dans un avion propulsé uniquement par l’énergie solaire. Ce vol avait marqué une étape historique dans l’aviation durable, démontrant pour la première fois qu’un appareil électrique alimenté par des panneaux solaires pouvait non seulement voler de manière autonome sur de longues distances, mais aussi atteindre des altitudes habituellement réservées aux avions traditionnels. (jah/jzs/ats)