Si vous voyagez souvent des vols long-courriers, vous connaissez le problème: après huit ou neuf heures au-dessus des nuages, les toilettes de l'avion n'ont plus grand-chose d'accueillant. Au point que certains passagers d'un vol Swiss entre Zurich et San Francisco ont récemment failli tomber de leur siège.
Peu après le décollage, une hôtesse de l'air a en effet demandé dans l'interphone de la cabine:
Autrement dit, merci de les laisser propres pour les autres voyageurs.
L'annonce est inhabituelle et elle a provoqué la stupeur dans la classe la plus modeste. Car la demande ne s'adressait pas à la clientèle aisée de Business et de Première. Faut-il comprendre que les voyageurs en Economy seraient plus sales que les autres? Ou que les toilettes terminent dans un état particulièrement lamentable sur les vols à destination des Etats-Unis?
La porte-parole de Swiss, Meike Fuhlrott, déclare que les annonces à bord sont programmées en amont et que des indications à propos des WC n'en font pas partie.
Alors comment la compagnie explique-t-elle que seule une partie des personnes dans l'avion aient été visées? Elle ne veut pas s'exprimer sur le cas qui nous lui soumettons. La porte-parole ajoute cependant:
Meike Fuhlrott ne dispose pas de chiffres sur la fréquence moyenne d'utilisation des cabinets sur les long-courriers américains. Ni sur la quantité de rouleaux de papier et d'essuie-mains consommés. Et d'expliquer:
Ceux-ci dépendraient fortement de la durée du vol ou du nombre de passagers. «Nos équipages contrôlent régulièrement les salles d'eau, les nettoient et réapprovisionnent les stocks en cas de besoin».
Le spécialiste néerlandais du nettoyage Vebego, mandaté notamment à Genève et Zurich par plusieurs compagnies, salue cette annonce à bord pour le moins inhabituelle. Celle-ci souligne «à quel point il est essentiel de respecter les espaces communs», déclare Axel Will, porte-parole de la filiale suisse.
Mais le petit coin ne constitue pas toujours l'endroit le moins hygiénique de l'avion. En 2015, des échantillons avaient été prélevés sur quatre vols de compagnies aériennes connues dans le cadre d'une étude. Et c'est sur la tablette rabattable devant le siège que l'on trouvait en moyenne le plus de bactéries, suivie par la ventilation au-dessus des rangées, le bouton de la chasse d'eau et la boucle de ceinture.
(Adaptation française: Valentine Zenker)