Les prévisions pour l'AVS ont longtemps été trop pessimistes. L'été dernier, une base de calcul erronée pour la principale institution sociale du pays avait suscité l'émoi. Dans ses prévisions, l'Office fédéral des assurances sociales (Ofas), compétent en la matière, avait confié s'être trompé dans ses estimations d'environ quatre milliards. La raison en était des «formules erronées dans le logiciel de calcul».
Pour le conseiller national du Centre Dominik Blunschy (SZ), l'Ofas pourrait également avoir établi des prévisions erronées pour l'assurance-invalidité, ceci durant des années. Il a donc posé donc la question au Conseil fédéral par le biais d'une interpellation:
La raison de cette supposition est le désendettement de l'assurance-invalidité, sans cesse repoussé. En 2013, 2014, 2015 et 2016, l'Ofas prévoyait encore que la dette que l'AI avait envers le Fonds AVS serait entièrement résorbée pour 2030. En 2019, la prévision pour 2030 était de 2,4 milliards de dettes de l'AI envers l'AVS.
Cinq ans plus tard, la dette est toujours aussi élevée, se situant à environ 10,3 milliards de francs. La perspective d'une réduction d'ici 2030 s'est complètement évanouie.
Impossible d'anticiper la réponse du Conseil fédéral, mais une erreur de calcul ne peut certes pas être exclue. Il y a toutefois des raisons pour lesquelles les perspectives financières de l'AI se sont récemment dégradées. L'Ofas a notamment annoncé, en novembre dernier, une «augmentation significative des nouvelles rentes» ainsi que des «taux de départ plus bas».
Depuis 2017, le nombre de nouvelles rentes augmente, et de 2020 à 2022, elles étaient relativement stables tout en se maintenant à un niveau élevé, comme l'écrit l'Ofas. Désormais, les finances évoluent de façon encore plus négative, car depuis 2023, la quantité de nouvelles rentes a de nouveau augmenté de manière significative.
Pour être juste, on peut aussi tenir compte du fait que les prévisions concernant la santé publique sont beaucoup plus difficiles à établir que celles concernant le vieillissement. Par ailleurs, l'Ofas a fait vérifier la méthode de calcul par un «bureau de conseil externe». Et ce dernier a déclaré que le modèle de calcul était «solide».
Dominik Blunschy ne veut pas jeter l'opprobre sur l'Office fédéral. Mais comme il le dit plutôt: «Nous avons enfin besoin de prévisions solides, indépendamment de là où se situe le problème». Il ajoute:
En réalité, le Parlement s'occupe de cette question depuis un certain temps déjà. Mais entre-temps, l'assainissement de l'AI a été retiré de l'agenda en raison des prévisions trop positives.
Traduit de l'allemand