Ce Suisse se bat pour déduire ses barres protéinées des impôts
L'affaire, rapportée par le journal Der Bund, a de quoi faire sourire. Pourtant, pour le principal intéressé, dont la bagarre juridique entamée en 2020 avec le canton de Berne s'est soldée par un échec, ça n'a rien d'amusant.
A Berne, la règle est pourtant limpide: les trajets à vélo pour des raisons professionnelles peuvent faire l'objet d'une réduction forfaitaire de 700 francs par an, pas plus. Cependant, cette limite n'est pas au goût d'un certain contribuable amateur de vélo.
Une liste de frais très exhaustive
Ce dernier, estimant dépenser bien plus que cette somme avec son moyen de transport favori, a adressé à l'administration fiscale une demande de déduction d'impôt bien plus élevée, et dont le montant atteint les 3400 francs.
Comme le détaille Der Bund, cette demande était assortie d'une scrupuleuse liste de dépenses, dont 1550 francs pour amortir l'achat de barres protéinées (ou carburant), destinées à compenser son déficit calorifique, car, comme il le clame, ses déplacements se sont faits de manière vigoureuse.
La liste incluait également des frais de vêtements (480 francs), de lessive (12 francs), de nuitées en extérieur pour cause de mauvaise météo (226 francs) ou encore de réparations diverses (324 francs). Le journal alémanique le précise, le cycliste a su faire preuve d'indulgence envers le fisc en n'incluant pas les coûts de ses boissons et autres compléments alimentaires.
Bien tenté, mais...
…ça n'a pas fonctionné. Sa demande initiale ayant été rejetée par le service des impôts, l'irréductible Bernois, pas prêt de se laisser faire sans un dernier combat, est revenu à la charge via la Commission cantonale des recours en matière fiscale, cette fois en ajoutant des frais de garage à hauteur de 25 francs par mois.
Ne laissant rien au hasard, il y ajoute une nouvelle plaidoirie: son gain de temps estimé, sur les quelque 112 492 kilomètres qu'il dit avoir parcourus entre son domicile et son travail en 2020.
Mais là encore, chou blanc. Toujours selon Der Bund, les autorités ont jugé son argumentaire peu convaincant et son économie de temps difficile à prouver. Quant à sa demande de déduction kilométrique dépassant largement celle de 70 centimes prévue pour les automobilistes, elle aussi fut balayée.
La conclusion: l'usage du vélo et les frais y étant liés restent une dépense privée ordinaire, non déductible fiscalement. En définitive, le Bernois devra payer des frais de procédure s'élevant à 900 francs.
(ysc)