Suisse
CFF

Voici pourquoi les CFF ne diront plus «accident de personne»

Voici pourquoi les CFF ne diront plus «accident de personne»

Les CFF ne diront plus «accident de personne» vous entendrez autre chose.
Image: keystone
Les suicides ferroviaires ne seront plus mentionnés. Les CFF ont adopté une solution qui évite «l'effet par mimétisme» tout en gardant les voyageurs informés.
15.05.2024, 11:12
Stefan Ehrbar / ch media
Plus de «Suisse»

Quand des personnes se suicident sur les voies ferrées, c'est non seulement tragique, mais aussi un événement traumatisant – pour les proches, les témoins involontaires, le personnel des CFF ou les membres des services d'urgence. Pour réduire au maximum le nombre de suicides, les entreprises de transports publics cherchent à prévenir des actes similaires par une communication discrète.

En effet, plus il est fait mention de ces cas, plus d'autres sont commis. C'est ce que l'on appelle l'effet Werther, qui est bien documenté scientifiquement. Il tire son nom d'une supposée vague de suicides peu de temps après la publication du roman de Goethe, «Les Souffrances du jeune Werther», en 1774.

Vous vous inquiétez pour vous ou l'un de vos proches?
Parlez-en et faites-vous aider 24 heures sur 24, c'est confidentiel et gratuit:
La Main Tendue (adultes, 24/7) au 143
Pro Juventute (jeunes, 24/7) au 147
Urgences médicales au 144
stopsuicide.ch

Depuis 2015, le fait qu'un train soit retardé ou annulé en raison d'un «accident de personne» – le terme utilisé par les transports publics pour désigner un suicide – est communiqué dans les gares et le train directement concerné ainsi que dans d'autres trains affectés.

Les CFF craignent d'être montrés du doigt

Les CFF, principale compagnie ferroviaire du pays, sont les plus touchés par ce type d'incident et ont décidé d'agir. C'est en effet, ce qu'il ressort des procès-verbaux de la «Commission nationale information à la clientèle». Cette dernière réunit des représentants du secteur des transports publics pour définir des normes en matière d'information aux clients.

Comme il ressort du procès-verbal récemment publié de la réunion du 28 février de cette année, les CFF ont d'abord discuté d'indiquer la mention «personnes accidentées» plus fréquemment. «Cette modification vise à montrer de manière transparente à la clientèle que les perturbations causées par un accident de personne ne sont pas imputables aux entreprises ferroviaires», peut-on lire dans le procès-verbal. En d'autres termes, le but était que les clients ne blâment pas les CFF pour les retards de ces trains.

Cependant, la proposition a été débattue à nouveau au sein d'un groupe de travail, où figuraient notamment des experts en prévention du suicide. Ces derniers ont proposé une nouvelle formulation qui aurait un effet neutre sur les actes d'imitation et qui «ne suscite pas d'incertitudes chez les clients». Désormais, en cas de perturbations dues à des suicides, la raison invoquée sera désignée comme «événement lié à une cause externe». Le motif «accident de personne» ne sera désormais communiqué qu'à bord du train directement concerné et n’apparaîtra plus sur les panneaux d’affichage ni dans les annonces vocales dans les gares.

Une phrase globale pour une série de problèmes

Cette nouvelle formulation ne sera pas seulement utilisée pour les suicides, mais aussi pour les raisons de perturbation qui sont actuellement communiquées séparément, telles que:

  • La présence de personnes et d'animaux près des voies.
  • Les collisions avec des animaux.
  • Les obstacles sur les voies.
  • Les interventions policières de toutes sortes.

Cela vise à éviter que les voyageurs n'associent automatiquement un «événement impliquant une tierce personne» à un suicide.

L'ancienne régie fédérale précise que les accidents de personne ne représentent «qu'une minorité des événements». En dehors du monde ferroviaire – par exemple, dans les bus ou les tramways – le terme «événement externe» sera utilisé pour toutes les perturbations qui se situent en dehors de la sphère d'influence des compagnies de transport.

Avec cette nouvelle réglementation, les actes «par mimétisme» devraient être évités autant que possible, déclare le porte-parole des CFF, Bas Vogler.

«En même temps, les clients doivent être informés de manière transparente sur les impacts sur le trafic ferroviaire»

Quand est-ce que cela va changer?

La nouvelle règle devrait être mise en œuvre à partir de juillet de cette année. Après deux à trois ans, le secteur des transports examinera si le changement en valait la peine. A cette fin, un système de suivi a été mis en place. Cela permettra de déterminer «si la nouvelle réglementation entraîne effectivement une dilution de l'information vers l'extérieur».

Si tel n'est pas le cas, c'est-à-dire si l'information «événement lié à une cause externe» est généralement interprétée comme un accident de personne par le public, on reviendra sur cette proposition dans deux à trois ans», indique le procès-verbal.

Traduit et adapté par Noëline Flippe

Voici comment les voleurs des bornes CFF opèrent
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
Une élue romande a évité des ennuis grâce à un accord secret
Valérie Dittli faisait l'objet d'une plainte pénale, notamment pour diffamation et abus d’autorité. Mais après un revirement de situation, le procureur général vaudois a mis fin à l'affaire. Explications.

Un accord confidentiel a permis à la conseillère d'Etat vaudoise Valérie Dittli de s'éviter des ennuis judiciaires.

L’article