Après de premiers retards sur le calendrier initial, les CFF avaient annoncé la mise en service du nouveau passage souterrain mi-2028. La nouvelle gare souterraine RBS aurait dû elle être terminée une année plus tard, soit à mi-2029, rappellent dans un communiqué commun les CFF, la compagnie de trafic régional Berne-Soleure (RBS) ainsi que la Ville de Berne.
Finalement, les CFF tablent sur une mise en service de l'ensemble de la nouvelle infrastructure en décembre 2029. L'ex-régie fédérale explique ces retards par la géologie exigeante du site, notamment une roche plus dure que prévu, qui rend l'extraction plus complexe.
A cela s'ajoute le fait que les CFF tombent régulièrement sur des objets qui ne figuraient pas sur les anciens plans, notamment d'anciens éléments de rails utilisés vers 1960 pour créer une masse plus importante lors de la construction du quai. Le fait que les travaux se déroulent sans interruption de l'exploitation ferroviaire s'avère également délicat: les trains entrent et sortent directement au-dessus du chantier des CFF.
Benno Nussberger, responsable du programme général des CFF, a qualifié la coordination rendue nécessaire par cette promiscuité de «tâche herculéenne».
Les retards du programme des CFF ont des répercussions directes sur le projet partenaire de la RBS, les travaux des deux projets étant fortement interdépendants. L'accès à la gare de la RBS se fait par le nouveau passage souterrain pour les personnes, a expliqué Adrian Wildbolz, chef de projet général de la RBS. Malgré le retard, ce dernier s'est réjoui que la dernière «étape» soit désormais lancée: depuis cet été, tous les travaux d'excavation pour la gare souterraine sont terminés.
L'impact du nouveau délai sur les coûts du projet ne sera connu qu'au second semestre de l'année prochaine. Ceux-ci avaient déjà été revus à la hausse en 2022 en raison de retards. Depuis lors, les CFF tablaient sur des coûts d'environ 375 millions de francs. Le RBS prévoyait 730 millions.
Le projet de la gare de Berne s'accompagne également de mesures de circulation autour du Hirschengraben, dont un passage souterrain pour les personnes permettant d'accéder à la gare de Bubenberg, grâce à un crédit de 112 millions approuvé par les électeurs. «Sinon, l'infrastructure ne fonctionne que sous terre», a expliqué Reto Zurbuchen, ingénieur de la ville de Berne.
Le retard pris par le projet profite à la ville dans la mesure où le passage prévu a également pris du retard: au total, 22 oppositions ont été déposées, a-t-elle annoncé en juillet. Malgré de légères modifications, notamment concernant le trafic, la ville de Berne est toujours en désaccord avec six parties.
Elle reste toutefois optimiste quant à l'achèvement des travaux d'ici à l'ouverture de la nouvelle gare, a déclaré Zurbuchen. Le début des travaux est prévu pour fin 2026. Les coûts supplémentaires engendrés par le retard pourront être couverts par le crédit approuvé. L'ouverture du centre Bubenberg, à l'avenir le deuxième grand accès à la gare, est prévue pour fin 2025.
L'extension de la gare, dont les travaux ont débuté en 2017, est considérée comme urgente. La deuxième plus grande gare de Suisse atteint en effet ses limites en termes de capacité. La population pourra jeter un coup d'œil dans les coulisses samedi prochain, lors de la journée portes ouvertes du chantier. (sda/ats)