Les CFF ont un nouvel ennemi
Depuis quelques jours, un grand panneau orange est installé dans plusieurs gares de suisse. On y lit, en plusieurs langues: «Prière de ne pas nourrir les pigeons». Car plus on le fait, plus il y a de fientes. Et c'est un véritable problème sur lequel les CFF comptent bien tirer la chasse d'eau.
La porte-parole de la compagnie, Fabienne Thommen, confirme l'apparition récente de l'écriteau à Oerlikon. Au printemps, on avait dégainé le premier du genre à la gare de Lucerne. L'utilité de ces installations est évaluée régulièrement.
Il n'existe toutefois pas encore de commission chargée des fientes de pigeons au sein de la compagnie:
La décision de mettre ou non un panneau repose donc sur les observations des employés. Les CFF ne peuvent pas non plus dire ce que coûtent les efforts de nettoyage liés aux déjections. Après Lucerne et Zurich-Oerlikon, un panneau sera également installé à Baden (AG).
Plus de passants, plus de nourriture pour les pigeons
A Oerlikon en tout cas, on ne croise pas beaucoup de voyageurs nourrissant les pigeons. Le canton l'interdit depuis 2023, en vertu de la loi sur la chasse. Mais les oiseaux continuent à manger les miettes laissées par les passagers affamés qui avalent un croissant ou un sandwich en attendant leur correspondance. L'offre alimentaire s'est par ailleurs considérablement développée autour de la gare ces dernières années, tout comme le nombre de personnes qui y transitent.
Pour la porte-parole:
Si l'on nourrit les pigeons, ils peuvent se reproduire toute l'année, et il en résulte une hausse constante du nombre de congénères. «Il y aurait alors davantage de fientes, mais aussi un stress supplémentaire pour eux à cause de la surpopulation». Une situation que les CFF cherchent à éviter.
Ils soulignent que les villes doivent généralement aussi faire face à ce problème. C'est pourquoi on retrouve un peu partout des panneaux d'information, voire des interdictions de nourrir les animaux.
30 grammes par jour suffisent pour un pigeon
Lucerne a par exemple lancé une campagne dans ce sens en 2019. Sur son site, on lisait ainsi: «Partant d'une bonne intention, le nourrissage relève d'un amour mal compris des animaux et a des conséquences négatives». Des études scientifiques auraient établi une corrélation entre le nombre de pigeons dans une ville et la quantité de nourriture disponible. Un pigeon a besoin de 30 grammes par jour, l'équivalent d'une tranche de pain:
La Ville de Lucerne souligne en outre que donner à manger régulièrement à certains endroits favorise la concentration des animaux dans un espace restreint. «Or, il existe un risque de transmission de maladies. Ce problème ne concerne pas seulement les pigeons, mais tous les oiseaux».
Lors d'une autre campagne en 2023, Lucerne avait adopté le slogan: «Ton pain finira en caca». La même année, la justice du canton a même dû se pencher sur la question, selon Zentralpus. Une nonagénaire avait écopé d'une amende de 100 francs pour avoir nourri des pigeons à plusieurs reprises, ce qui est illégal. Depuis 2018, l'article 32 de la loi cantonale sur la chasse stipule: «Le nourrissage des mammifères et des oiseaux sauvages nécessite une autorisation du service compétent». Actuellement, l'interdiction est également à l'ordre du jour dans le canton de Saint-Gall.
Adaptation française par Valentine Zenker
