Lundi matin, un RER des CFF est resté bloqué pendant 80 minutes dans un tunnel à voie unique à Zurich. Le train était bondé, la ventilation est tombée en panne, et l'éclairage a également cessé de fonctionner par moments.
L'atmosphère dans les wagons est devenue de plus en plus étouffante, ce qui a poussé un passager à actionner l'ouverture d'urgence d'une porte, comme l'ont confirmé les CFF. Un autre voyageur s'est senti tellement mal qu'il a contacté la police des transports avec le bouton d'urgence. Celle-ci a dépêché une ambulance. Le personnel médical spécialisé a pris en charge le passager après que le train a été remorqué.
Sur les réseaux sociaux, la question a été débattue après le terrible voyage: pourquoi les passagers n'ont-ils pas brisé les vitres du train? L'Office fédéral des transports (OFT) indique que cet acte ne peut être effectué qu'«en cas d'urgence».
Selon l'Office fédéral, il y a urgence lorsqu'il y a un danger immédiat pour la sécurité des passagers, comme en cas d'incendie ou d'accident grave:
Les CFF soulignent que briser les vitres comporte un risque de blessure. Toutes les portes d'un train sont équipées, à l'intérieur comme à l'extérieur, d'un dispositif d'ouverture d'urgence. Celui-ci fonctionne même en cas de coupure de courant. Dans ce genre de cas, le danger survient alors uniquement lorsque des passagers quittent le train et accèdent à une voie voisine qui n'est pas sécurisée.
Ce risque ne s'est toutefois pas présenté, lundi matin, dans le tunnel à voie unique. Le passager qui a ouvert une porte n'avait pas l'intention de quitter le train. Comme de nombreux autres voyageurs, il s'inquiétait simplement du manque d'oxygène dans les wagons surchargés et mal ventilés.
Les passagers se sont demandé pourquoi les CFF n'avaient remorqué le train défectueux qu'au bout de 80 longues minutes. L'OFT souligne qu'une intervention dans un réseau aussi dense est une opération complexe. Il faut un certain temps entre l'alerte donnée pour mobiliser un train de secours ou une locomotive de remplacement et leur arrivée sur place, même si ces véhicules sont en principe toujours prêts à intervenir.
Les CFF tiennent à préciser que les délais prévus pour le remorquage d'un train en panne dans un tunnel ont été respectés lundi matin. Une telle opération implique de nombreuses mesures à prendre pour garantir la sécurité des collaborateurs et des passagers, ce qui explique qu'elle dure plus longtemps que ce que les voyageurs auraient souhaité, ce qui est compréhensible.
Elle précise toutefois qu'elle audite régulièrement les entreprises et effectue de nombreux contrôles d'exploitation. Et elle ajoute: «L'événement décrit sera intégré à la surveillance de la sécurité.» Autrement dit, l'OFT pourrait bel et bien demander des précisions sur la manière dont les CFF ont réagi à la panne dans le tunnel.
Traduit et adapté par Noëline Flippe