Celui qui rate l'occasion d'acheter un repas bon marché à la gare pour son voyage en train paie cher son oubli. En effet, se nourrir dans les voitures-restaurants des trains CFF coûte de plus en plus cher. Récemment, Elvetino, la filiale des CFF responsable de la restauration, a encore augmenté ses prix.
L'espresso, le croissant ou le menu de petit-déjeuner «Le bon départ» coûtent désormais trente centimes de plus qu'au début de l'année 2023, l'assiette ds cornettes à la viande hachée est passée à 22,50 francs, soit un franc de plus, et une bouteille d'eau Henniez est vendue 20 centimes de plus qu'il y a un an.
Il faut désormais compter 5,20 francs pour un espresso, 2,60 francs pour un seul croissant et 4,90 francs pour une Henniez. L'augmentation des prix depuis 2020 est impressionnante: en l'espace de quatre ans seulement, le prix de l'eau dans les wagons-restaurants des CFF a par exemple augmenté de 40%. Toutefois, selon les indications de la compagnie, la bouteille d'eau était alors proposée à un prix réduit dans le cadre d'une action.
Cette explication n'est pas valable pour d'autres produits, qui ont pourtant aussi connu un renchérissement: depuis 2020, le menu du petit-déjeuner a augmenté de 20% par rapport au prix normal de l'époque, et l'assiette de cornettes de plus de 15%. A titre de comparaison, selon les données sur les prix à la consommation de l'Office fédéral de la statistique, les prix dans les restaurants et les cafés ont augmenté d'à peine 8% entre début 2020 et mai 2024.
Le porte-parole des CFF, Bas Vogler, affirme que les prix n'ont été adaptés que pour certains produits et qu'il n'est donc pas possible de donner un chiffre sur l'augmentation globale de l'assortiment. Il précise que pour la plupart des articles concernés, les prix ont augmenté de 2 à 5%, dans un cas de 10%. Il y aurait trois raisons à cela.
Les CFF ne pensent pas que les hausses de prix dans les wagons-restaurants incitent les voyageurs à acheter leur repas dans les magasins ou les restaurants des gares – dont les CFF, en tant que loueurs, profitent grâce à des loyers en partie calculés en fonction du chiffre d'affaires. La gastronomie ferroviaire n'est pas en concurrence avec celle des gares, explique Bas Vogler. Le service dans les trains offre une expérience pour un voyage agréable et est de haute qualité, insiste-t-il encore.
De plus, les CFF prendraient «très au sérieux» le thème du Swissness dans les trains. «Les produits proposés dans les voitures-restaurants proviennent de Suisse, tout comme les fournisseurs», explique Bas Vogler. Il n'y a que rarement des exceptions, ajoute-t-il.
Elvetino emploie 650 collaborateurs et assure la restauration de 14 000 clients par jour, selon ses propres indications. Elle gère plus de 120 restaurants et bistrots dans les trains grandes lignes des CFF en Suisse et dans les pays voisins.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci