La conseillère aux Etats socialiste soleuroise Franziska Roth est intervenue le 21 février dans l'émission Arena de la télévision suisse alémanique. Elle a un avis tranché quant à l'élection du successeur de Viola Amherd le 12 mars. A la question du présentateur Sandro Brotz «Sur une échelle de un à dix, combien de points donnez-vous au deux candidats du centre?», elle répond:
La conseillère aux Etats n’a pas exprimé son mécontentement à titre personnel – toute intervention dans l’émission Arena est généralement discutée au préalable avec la présidence du parti. Franziska Roth a également précisé qu’elle ne se sentait pas tenue de respecter le ticket du Centre.
Elle a donc laissé entendre que les membres du groupe parlementaire socialiste pourraient refuser d’accorder leur voix à Markus Ritter ou Martin Pfister. Interrogée à ce sujet, elle a expliqué:
Qu’en est-il du côté des Verts? La question est posée à leur présidente, Lisa Mazzone: «La conseillère aux Etats Franziska Roth accorde un point sur dix au ticket du Centre. Combien en donnez-vous?» «Zéro», répond-elle sans hésitation.
Elle ajoute que le Conseil fédéral ne reflète déjà pas suffisamment la diversité de la population et que cette situation risque d’empirer après l’élection complémentaire, avec seulement deux femmes et une seule génération représentée au sein du gouvernement. Selon elle, le gouvernement, dominé par un bloc de quatre membres issus du PLR et de l’UDC, gouverne en décalage avec la population:
Ces dernières semaines, des parlementaires du PS et des Verts ont tenté de trouver un candidat alternatif. Ils ont mené de nombreux entretiens - mais n'y sont encore pas parvenu.
Tous s’accordent à dire que le siège revient au Centre. Il faudrait donc identifier une personnalité qui serait jugée éligible par le PS et les Verts. Un parlementaire capable de recueillir un nombre conséquent de voix dès le premier tour et qui, à l’instar de Daniel Jositsch, resterait dans la course au lieu de se retirer sous prétexte d’un manque d’intérêt.
Une candidature féminine avait été envisagée, mais certaines parlementaires socialistes ont exprimé des réserves: aucune femme du Centre ne s’est officiellement portée candidate sur le ticket du parti – et cette faiblesse rend aujourd’hui l’alternative difficile.
Le PS et les Verts occupent 76 des 246 sièges de l'Assemblée fédérale. Il manque plus de 40 voix pour que le coup réussisse. La candidate ou le candidat alternatif devrait être élu en bloc par la gauche – et marquer des points également chez les Vert'libéraux, le Centre et le PLR. Une épreuve difficile.
Un conseiller national PS affirme que l'intensité des discussions a diminué ces derniers jours. On ne pourra compter sur une nouvelle dynamique que si Ritter et Pfister laissent tous deux une mauvaise impression lors des auditions devant les groupes parlementaires du PS et des Verts ce mardi. Les chances sont estimées à 10%.
Parmi les noms évoqués pour une candidature surprise figurait Isabelle Chassot. Mais la conseillère aux Etats fribourgeoise du Centre n’a pas présenté sa candidature en interne et a désormais clarifié sa position:
Pendant ce temps, Christoph Blocher s’est rappelé au bon souvenir de la scène politique. Dans son émission Tele Blocher, il a de nouveau évoqué vendredi comment il procéderait pour réorganiser le Département de la défense.
Mais comme candidat alternatif soutenu par la gauche, il semble pour le moins improbable.
Traduit de l'allemand par Anne Castella