C'est sans doute l'un des postes les plus difficiles et les plus exposés au sein de l'administration fédérale: porte-parole du Conseil fédéral. Il s'agit de rassembler les intérêts divergents de ses sept membres ainsi que des départements et de leurs nombreux services de communication. Et surtout, malgré tout, donner l'impression à l'extérieur que le gouvernement national parle d'une seule et même voix.
Le poste de vice-chancelier est vacant depuis le décès inattendu d'André Simonazzi en mai. Et le règlement de la succession s'avère difficile. Plusieurs prétendants potentiels, anciens collaborateurs personnels de conseillères fédérales et porte-parole de département, se sont retirés très tôt du processus.
Et l'organigramme actuel de la Chancellerie fédérale ne facilite en rien la tâche de la commission de recherche. Avec le chancelier Viktor Rossi et la nouvelle vice-chancelière Rachel Salzmann, les séances du gouvernement comptent déjà deux germanophones. André Simonazzi était originaire du Bas-Valais. En Suisse romande, on estime donc qu'il faut absolument un représentant de la Suisse latine.
C'est le président de l'organisation Helvetia Latina, le conseiller national radical vaudois Laurent Wehrli, qui l'a récemment dit le plus clairement au Matin Dimanche: «Ce serait un très mauvais signe si la Suisse francophone devait perdre ce poste». S'il n'y avait plus de francophone pour des rôles clés de la Chancellerie fédérale, cela poserait un problème à notre pays:
Le lobbying semble avoir porté ses fruits. Urs Wiedmer, responsable de la communication du ministre de l'économie Guy Parmelin, faisait jusqu'ici figure de favori en raison de son CV. Mais il n'aurait pas été retenu dans la sélection finale, selon ce qu'a rapporté la NZZ mardi. Cette annonce coïncide avec les recherches de CH Media: plusieurs départements ont laissé entendre que le choix se porterait sur un Romand.
Officiellement, tout reste à confirmer. Pour autant que l'on sache, Urs Wiedmer était le seul candidat issu de l'entourage proche du Conseil fédéral. Malgré son réseau, son expérience et bien qu'il vive au bord du lac de Morat dans un village romand, il a un défaut évident, celui d'être suisse allemand.
Dans ce contexte, Pierre Gobet endosse désormais le rôle de favori. Cet ancien journaliste a travaillé de nombreuses années pour la RTS, notamment dans la Berne fédérale et comme correspondant aux Etats-Unis. Il est aujourd'hui porte-parole de la mission suisse auprès de l'ONU à New York, au sein du département des Affaires étrangères d'Ignazio Cassis.
La NZZ lâche aussi le nom d'Andrea Arcidiacono. Ce Tessinois travaillait autrefois pour Ruth Dreifuss et Pascal Couchepin. Aujourd'hui, il a son propre bureau de conseil, et active apparemment son réseau: d'après son site, l'Office fédéral des assurances sociales, la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales – et l'ancien président du PLR Fulvio Pelli – font partie de ses clients.
La porte-parole par intérim du Conseil fédéral a déclaré, mercredi dernier, après la séance du Conseil fédéral que celui-ci avait discuté du choix d'un vice-chancelier. Le chancelier Rossi, en charge de ce dossier, fera une proposition à la fin de l'été. Auparavant, le candidat retenu devra se soumettre à un contrôle de sécurité personnelle. A l'heure actuelle, aucune candidate ne semble en vue.
(Adaptation française: Valentine Zenker)