Suisse
credit-suisse

Credit Suisse: gauche et Verts pointent le risque d'une «mégabanque»

Les logos des banques suisses UBS et Credit Suisse sont affiches sur differents batiments et photographies,, ce mercredi 18 decembre 2024 a Geneve. (KEYSTONE/Martial Trezzini)
Image: KEYSTONE

Credit Suisse: gauche et Verts pointent le risque d'une «mégabanque»

Le rapport de la CEP sur la débâcle de la banque privée et les manquements des autorités a suscité de vives réactions de tous bords politiques. Florilège.
20.12.2024, 16:3620.12.2024, 16:36
Plus de «Suisse»

Après le rapport de la CEP sur Credit Suisse, les Vert-e-s et le PS ont pointé vendredi le risque constitué par la «banque XXL» UBS, appelant les autorités à accélérer les travaux sur le renforcement de la législation «too big to fail». Les partis n'ont pas manqué de fustiger l'avidité des managers de l'institut repris en catastrophe.

«La Suisse ne pourrait pas supporter un nouvel effondrement ou un sauvetage bancaire», a estimé le parti écologiste, alors que la reprise de CS par UBS, garantie par l'Etat, a créé une nouvelle mégabanque. Pour les Vert-e-s, la Suisse a besoin d'une «Lex UBS» pour maîtriser les risques particuliers émanant de cette banque.

Les écologistes exigent des règles strictes pour la direction de l'entreprise, une indemnisation pour la garantie implicite de l'Etat et de solides fonds propres et des liquidités nettement plus importantes, selon un communiqué.

«Mentalité de self-service»

Pour le PS, les conclusions de l'enquête sur la débâcle du Credit Suisse montrent que l'UBS représente un «risque insupportable» pour la Suisse.

Le parti socialiste a fustigé la «mentalité de self-service» des managers de la banque. Le coprésident Cédric Wermuth a évoqué les 32 milliards de bonus en dix ans, alors que l'institut aux deux voiles avait perdu la même somme durant cette période. Sans compter les 11 milliards d'amendes infligées par les autorités de régulation.

Le parti exige l'interdiction des bonus au sein de l'UBS actuelle, une revendication contenue dans une motion socialiste adoptée en mai 2023 par le Conseil national. Il appelle le Conseil des Etats à adopter rapidement ce texte.

Le Conseil fédéral doit par ailleurs accélérer la révision du projet «Too big to fail» sur les banques à caractère systémique. Selon les plans actuels, cette législation ne devrait pas entrer en vigueur avant 2030, un calendrier qualifié d'«irresponsable» par le PS.

«Plus jamais ça»

Les Vert'libéraux soutiennent les mesures préconisées par la CEP. Le président du PVL, Jürg Grossen, note cependant qu'«une mauvaise gestion ne peut pas être corrigée par la réglementation».

Le Centre a appelé le Conseil fédéral, la Banque nationale suisse (BNS) et l'Autorité suisse de surveillance des marchés financiers (FINMA) à prendre leurs rôles plus au sérieux en matière de surveillance des marchés financiers. Les mesures préconisées par la CEP devront être mises en oeuvre sans être édulcorées.

«C’est la seule manière de garantir que la population suisse n’ait plus jamais à supporter une nouvelle fois les conséquences de la gestion irresponsable d'une grande banque suisse», a déclaré le conseiller national valaisan Philipp Matthias Bregy, président du groupe parlementaire, cité dans un communiqué.

Pas de zèle réglementaire

Le PLR s'est félicité que la CEP ne réclame pas de manière indifférenciée une capitalisation plus élevée des banques d'importance systémique. «La FINMA ne doit pas être renforcée en tant que régulateur, mais dans l'application systématique des instruments de surveillance existants», a prévenu le parti dans un communiqué.

Sur la même ligne, Economiesuisse a mis en garde contre tout excès de zèle réglementaire. La faîtière des entreprises a appelé à ne pas pénaliser «inutilement» UBS, du fait notamment de son importance pour accompagner l'industrie exportatrice helvétique à l'étranger.

Le PLR en a aussi profité pour louer le travail de sa ministre, Karin Keller-Sutter, lors de la débâcle du CS. Son action a permis d'éviter une crise financière internationale, a souligné le parti.

Ueli Maurer et UDC muets

Dans les années décisives qui ont précédé la chute du Credit Suisse, le Département fédéral des finances (DFF), dirigé alors par le conseiller fédéral Ueli Maurer, «a dormi», assène le PLR. Il relève notamment la communication lacunaire du ministre UDC. La CEP a aussi relevé que le DFF avait omis de mettre en place un filet de sécurité pour les liquidités.

Mis en cause, Ueli Maurer n'entend s'exprimer sur le rapport pour l'instant. L'ancien élu souhaite d'abord l'examiner lui-même, a indiqué son parti à Keystone-ATS. L'UDC ne s'est d'ailleurs pas exprimé sur le rapport de la CEP, préférant se focaliser sur le dossier européen, a précisé le secrétaire général Henrique Schneider. (ats)

Voici le vrai visage de celui qui a inspiré le Père Noël
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
Une avancée «unique au monde» dans le métro lausannois
Un système high-tech pour guider les malvoyants a été testé avec succès dans le métro lausannois. Une personne aveugle a réalisé cette semaine un trajet complet en autonomie.

Avancée majeure pour les personnes malvoyantes: il devient désormais possible de prendre le métro sans aucune assistance extérieure et sans connaître l'itinéraire à l'avance. Les transports publics lausannois (TL) ont testé avec succès un harnais intelligent high-tech.

L’article