«Lorsque j’étais à la fac, j’ai acheté une paire de sweat-shirts à capuche pour couple avec ma copine de l’époque. On trouvait ça cool et mignon d’être ensemble en portant le même sweat». Par ce geste, un étudiant sud-coréen qui s'était confié au Figaro voulait prouver que lui et sa petite amie n'étaient pas «de pauvres âmes esseulées».
Et pour cause, en Corée du Sud et en Asie de manière générale, les us moraux voient d'un très mauvais œil le roulage de pelle en public. Un geste quasi politique, qu'on ne connait pas chez nous. En revanche, des proches qui s'habillent de la même manière, volontairement ou non, on en croise à tous les coins de rue.
Couples, meilleurs amis, jeunes, vieux, hommes, femmes, les looks coordonnés peuvent débouler sans prévenir ou se fomenter consciemment. Au bout de quelques années sous le même toit, il est fréquent d'observer des binômes amoureux qui se fringuent en stéréo, les goûts et préférences de l'un et de l'autre se mélangeant avec le temps. Sans compter que se payer deux K-Way pour le prix d'un peut aider à mixer des garde-robes.
Et puis, une fois en couple, on fait souvent confiance à sa moitié au moment de la virée shopping. Ce qu'on pouvait refuser de porter en étant célibataire peut se transformer en pièce maîtresse une fois amoureux. Et ça marche évidemment dans les deux sens. Si les couples de stars s’amusent parfois à se pointer avec la même tenue sur les tapis rouges, certains artistes vont jusqu'à en faire une performance. Ce fut le cas de Donald et Nancy Featherstone, un couple du Massachusetts qui s'est habillé à l'identique pendant plus de trente ans.
Lui a fait fortune en fabriquant le fameux flamant rose en plastique que les Américains plantent machinalement dans leur jardin. Nancy, elle, fabrique ses propres vêtements depuis qu'elle est gamine. Résultat? Le couple possédait plus de 600 vêtements jumeaux, faits main et particulièrement excentriques, jusqu'au décès de Don en juin 2015.
Les binômes de potes et les jeunes en particulier ne sont pas en reste. Que ce soit pour titiller la créativité, témoigner d'un état d'esprit similaire ou afficher le même goût pour un courant musical, les alter ego de la mode font fureur en ville.
Sachez d'ailleurs que ça ne s'arrête pas aux fringues. En 2021, le psychologue Justin Lehmiller disait au 24 Heures que «ce qui nous est familier tend à être ce que nous apprécions et ce vers quoi nous nous dirigeons». Si bien que les couples ou les meilleurs amis finissent par se ressembler... physiquement.
Histoire de confirmer cette tendance et d'occuper notre esprit dans les rues de Lausanne et d'ailleurs, on s'est pris au jeu de repérer et d'immortaliser tous les binômes qui nous semblaient conçus dans le même moule. Résultat? Trois mois de pérégrinations citadines et 35 photographies, dans une atmosphère quasi poétique.