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La Suisse tente d'échapper aux «Dirty 15» que Trump veut punir

La Suisse tente d'échapper aux «Dirty 15» que Trump veut punir

Le 2 avril marquera l'entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains. Si Donald Trump y voit une «libération», la Suisse doit-elle s'inquiéter d'en faire partie?
26.03.2025, 16:5626.03.2025, 16:56
Niklaus Vontobel / ch media
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Le président américain l'a promis, le 2 avril 2025 sera une «journée de libération» pour les Etats-Unis. Ce jour-là, le pays appliquera des droits de douane élevés aux nations jugées responsables d'un traitement commercial «injuste» envers les Etats-Unis. Cependant, Trump n'a pas encore dévoilé la liste des pays concernés.

Même au sein de son administration, l'incertitude demeure. Son ministre des Finances, Scott Bessent, un milliardaire issu des hedge funds, a évoqué l'existence d'un groupe de pays visés, baptisés sans ménagement «the dirty 15», soit «les 15 sales» en français. Cette désignation fait référence aux nations accusées d'obtenir un avantage déloyal dans leurs échanges commerciaux avec les Etats-Unis.

Qui sont les pays ciblés?

Selon le Wall Street Journal (WSJ), les nouvelles taxes douanières viseront les 15% de pays avec lesquels les Etats-Unis affichent un déficit commercial structurel. Bien qu'aucune liste officielle ne soit encore publiée, les pays concernés pourraient être ceux mentionnés récemment par le représentant américain au commerce. Dans un communiqué, ce dernier a sollicité des contributions pour identifier les pratiques commerciales jugées déloyales.

Parmi les pays cités figurent l'Argentine, le Brésil, le Mexique, l'Australie, le Japon, la Corée du Sud, le Canada, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Union européenne, la Turquie, le Royaume-Uni, l'Indonésie, la Malaisie, le Vietnam, la Thaïlande, l'Inde... Et la Suisse.

Trump souhaite ajuster les droits de douane américains en fonction de ceux appliqués par ces pays ou d'autres barrières commerciales mises en place par leurs gouvernements.

La Suisse tente de se défendre

Consciente du risque, la Suisse a cherché à éviter ces sanctions. Le ministre de l'Economie, Guy Parmelin, a dépêché la secrétaire d'Etat à l'Economie, Helene Budliger, à Washington pour négocier. Néanmoins, dans une récente interview accordée à la radio SRF, le conseiller fédéral vaudois est resté évasif.

«Il est difficile de répondre à cette question», a-t-il déclaré. Si les discussions se sont déroulées dans une ambiance cordiale, aucun engagement concret n’a été pris.

«Nous supposons que Trump prendra une décision globale et qu’aucun traitement de faveur ne sera accordé avant cela»
Guy Parmelin

Interrogé sur la possibilité d’un accord avec Washington, Guy Parmelin a souligné une difficulté majeure.

«Il faut d'abord comprendre où se situe le problème. Si c'est la TVA, alors nous avons probablement un problème. Nous ne comptons pas la supprimer, pas plus que d’autres pays européens.»
Guy Parmelin

De son côté, Trump perçoit la TVA comme une forme de droit de douane désavantageant les Etats-Unis. Une vision contestée par de nombreux experts et think tanks, mais qui pourrait compliquer les discussions pour la Suisse et l’Europe.

Quel impact sur l’économie suisse?

Les répercussions possibles pour la Suisse restent incertaines. Selon Rudolf Minsch, économiste en chef d'Economiesuisse:

«Les droits de douane sont généralement néfastes pour une économie axée sur l’exportation»
Rudolf Minsch

Cependant, l'économie suisse repose sur des produits haut de gamme et des médicaments difficilement substituables.

«Nous ne pensons donc pas que les exportations vers les Etats-Unis s'effondreront massivement», tempère Rudolf Minsch. Reste à voir si la Suisse parviendra à éviter ces sanctions, ou si elle devra composer avec une politique commerciale américaine plus protectionniste.

Donald Trump n'a pas aimé se faire sermonner
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