Yanis Callendret dirige la police judiciaire fédérale (PJF) à Fedpol depuis 2018. Il prendra la tête de la section Poursuite pénale à l'Office fédéral des douanes et de la sécurité frontalière (OFDT) le 1er novembre. Les douanes et Fedpol confirment cette information. Son ancien poste sera «mis au concours en temps voulu».
L'ancien procureur neuchâtelois ne fait pas l'unanimité au sein de Fedpol. Selon les observateurs, des tensions se sont récemment fait sentir à plusieurs reprises avec la nouvelle cheffe, Eva Wildi-Cortés.
En poste depuis le début de l'année, elle n'aurait pas approuvé les propositions de nomination aux postes de direction. La police judiciaire fédérale est soumise à une forte pression en matière de personnel alors que la charge de travail s'accroît, la faute principalement à la hausse de la criminalité internationale.
Yanis Callendret est ainsi le deuxième sous-directeur à quitter Fedpol en l'espace d'un mois. En juin, le chef du Service fédéral de sécurité (SFS), Stéphane Theimer, avait annoncé son départ. Le plus haut responsable de la protection des fonctionnaires fédéraux était critiqué en interne, et on le considérait lui aussi comme un homme de confiance de la prédécesseure d'Eva Wildi-Cortés, Nicoletta della Valle.
Or, la nouvelle cheffe mènerait désormais un remaniement de son équipe de direction, selon un initié. «Elle a du caractère», commente-t-il. Cela aurait aussi un rapport avec de vieilles luttes de pouvoir internes, désormais tranchées.
Yanis Callendret a personnellement écrit à ses équipes qu'il restait «attaché à la sécurité intérieure du pays, même sous un autre angle». Il a remercié ses collaborateurs pour leur «engagement sans faille» et a déclaré:
Avant de conclure: «Longue vie à la PJF!»
Aux douanes, un porte-parole a confirmé que Yanis Callendret dirigera sa nouvelle section à partir du 1er novembre. Il intégrera ainsi la direction de l'office fédéral. La place s'est libérée dans des circonstances peu ordinaires. Le précédent haut fonctionnaire en poste, Urs Bartenschlager, partira début octobre à Berlin en tant qu'attaché.
Selon les informations de CH Media, il lui avait été reproché en interne de ne pas agir dans des cas de mobbing. Un moyen, apparemment, de contrôler des subordonnés. Mais Urs Bartenschlager se serait repenti et le chef des douanes, Pascal Lüthi lui aurait proposé un poste en Allemagne.
On retrouvera ainsi bientôt plusieurs Neuchâtelois aux principaux postes de direction de l'office. Le chef des douanes, Pascal Lüthi et celui des opérations, Cédric Doleyres, sont aussi originaires du canton. Une domination qui fait jaser en interne.
(Traduit et adapté par Valentine Zenker)