Après que Donald Trump a imposé un droit de douane de 39% sur les importations suisses, des politiciens de l’UDC et l’ancien diplomate Thomas Borer ont estimé que le président de la FIFA, Gianni Infantino, pourrait intervenir en faveur de la Suisse auprès du président américain.
Le président de la Fédération internationale de football a rencontré Guy Parmelin, chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR) mercredi après-midi au Palais fédéral. Le DEFR a confirmé une information de la radio SRF.
Gianni Infantino et Guy Parmelin auraient pu se voir sans que personne ne le sache, mais le but n'était pas de cacher cette rencontre, au contraire. Le conseiller fédéral voulait certainement signaler au public qu’il ne néglige aucun effort dans son combat pour obtenir des droits de douane plus bas.
En même temps, en recevant le dirigeant de la FIFA, il indique au gouvernement américain que Gianni Infantino est un médiateur crédible, puisqu’il entretient des contacts avec le Conseil fédéral.
Le Haut-Valaisan connaît le Vaudois depuis longtemps. Ils ont vécu dans deux villages vaudois voisins et tous deux étaient arbitres de foot. Aujourd’hui, ils assistent parfois ensemble à des matchs. On les a vus notamment en novembre dernier dans les tribunes du stade du Letzigrund à Zurich, lors du match Suisse - Serbie.
Gianni Infantino est en contact régulier avec Donald Trump. Le président de la FIFA était invité à la cérémonie d’investiture du président américain en janvier dernier. La FIFA a ses bureaux dans la Trump Tower à New York. Infantino et Trump parlent souvent de la Coupe du monde 2026, qui aura lieu aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique.
En mai, Gianni Infantino a même accompagné Donald Trump lors de son voyage au Qatar et en Arabie saoudite – ce qui l’a fait arriver en retard au congrès de la FIFA au Paraguay, suscitant de vives critiques de la part de collègues dirigeants.
Des observateurs estiment qu’Infantino veut saisir l’occasion d’améliorer son image dans son pays natal. En effet, la réputation de la FIFA a été ternie par différentes affaires. Les critiques dénoncent notamment l’expansion croissante des compétitions et la proximité d’Infantino avec certains dictateurs.
Aujourd’hui, Gianni Infantino à l'occasion de rendre service à son pays. En assistant fin août à la Fête fédérale de lutte suisse dans le canton de Glaris, il a montré son attachement aux traditions helvétiques.
Urs Wiedmer, porte-parole du Département fédéral de l’économie, explique:
Mais Gianni Infantino n’a pas besoin de mandat, puisqu'il ne va pas négocier avec Donald Trump sur la nouvelle proposition du Conseil fédéral pour réduire les droits de douane. Ce qu'il peut faire par contre, c'est dire au président américain que Guy Parmelin est un great guy et qu’il vaut la peine de le rencontrer – même s’il n’est pas président, mais vice-président de la Suisse.
Gianni Infantino ne donnerait pas l’impression d’agir par intérêt personnel. Contrairement au groupe horloger Rolex, dont le patron suisse Jean-Frédéric Dufour a invité le président américain à la finale de l’US Open, la FIFA n’est pas concernée par les droits de douane.
Le conseiller fédéral Guy Parmelin s’est rendu à Washington il y a une semaine et a rencontré des membres du gouvernement américain. Il n'est toutefois pas encore parvenu à une avancée décisive. Le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent avait indiqué précédemment que les négociations avec les pays n’ayant pas encore trouvé d’accord devraient être conclues d’ici fin octobre.
Peut-être que l’appui du président de la FIFA pourra servir à la Suisse.
Traduit de l'allemand par Anne Castella