Les écoliers suisses sont de plus en plus absents et ça inquiète
La hausse de l'absentéisme scolaire en Suisse inquiète les associations d'enseignants. Le syndicat des enseignants romands (SER) et son pendant alémanique (LCH) ont présenté mercredi à Berne une série de mesures pour appréhender ce phénomène.
Plusieurs cantons et villes font état d'une augmentation des cas d'absentéisme scolaire, ont souligné mercredi le SER et LCH lors d'une conférence de presse sur la rentrée scolaire. Un phénomène qui se traduit par des élèves qui s'absentent de manière répétée de l'école pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines.
Pour les deux associations, il ne s'agit plus seulement de «sécher les cours», mais plutôt d'absences fréquentes et non justifiées de la part des élèves. «On ne parle pas faire l'école buissonnière ou d'aller se promener avec les copains sur le terrain de sport. Ce sont des absences qui se répètent et qui peuvent faire craindre des problèmes au niveau du suivi de l'école et de l'intégration sociale», a indiqué le président du SER David Rey.
Le Valaisan explique aussi qu'il n'y a pas de données précises sur le phénomène, hormis les chiffres donnés par certains cantons comme le Valais.
Diminution de l'horaire scolaire
Pour faire face à ce fléau, les deux associations ont soumis mercredi une liste de mesures de prévention. On retrouve notamment la mise en place d'un système d'alerte précoce. «Il y a des kits qui sont développés dans certains cantons pour permettre aux enseignants de détecter rapidement ces absences», explique David Rey.
Le SER et LCH demandent aussi une sensibilisation des parents, des enseignants et du personnel psychosocial spécialisé à la reconnaissance des premiers signaux d'alarme.
Il cite comme mesures à disposition une diminution de l'horaire scolaire, un accompagnement ou encore des espaces de calmes dans les écoles. «La mise en place de ce dispositif va prendre du temps et demander une certaine adaptation. Il n'y a pas partout les moyens, la place ou le dispositif qui sont présents. Il va donc falloir que chaque canton s'y mette», explique David Rey.
«Pas chercher de responsables»
Invitée par le SER et LCH, le psychologue pour enfants Stephan Kälin estime que «personne ne peut résoudre seul» le problème de l'absentéisme scolaire. La collaboration interdisciplinaire est donc un instrument essentiel pour lutter contre l'impuissance qui, en cas d'absentéisme scolaire, touche très souvent l'ensemble du système.
«Il ne faut pas chercher de responsables à ce phénomène, car tout le monde est concerné par ce problème», détaille David Rey. Pour lui, l'école à son rôle à jouer en étant un lieu où les élèves ont du plaisir à se rendre, car on veille à éviter des problématiques comme le harcèlement.
«Il faut aussi que les parents jouent le jeu en favorisant une vision très positive de l'école», enchaine le Valaisan. Ils doivent encourager leurs enfants à aller à l'école et ne pas minimiser cette non-envie d'aller en cours.
Situation moins tendue
L'an dernier, le SER et LCH avaient alerté sur la pénurie d'enseignants qui guettait les écoles. «Concernant la Suisse romande, il y a eu un grand travail pour trouver des enseignants formés. A ma connaissance, tous les cantons ont annoncé que tous leurs postes avaient été repourvus», se réjouit David Rey.
Il ne souhaite toutefois pas crier victoire trop vite, car la situation reste tendue et certaines mesures ont dû être prolongées.
Les élèves des cantons de Neuchâtel, Vaud, Genève, du Jura et de la partie francophone du canton de Berne reprendront le chemin de l'école le lundi 18 août. Ceux du Valais le jeudi 21 août et finalement les élèves fribourgeois recommenceront le lundi 25 août. (jzs/ats)