Le Conseil d'Etat valaisan vise à doter son canton d'une université, prioritairement à distance. Afin d'avancer dans le processus, il a adopté un projet de loi (LUVa). Le Grand Conseil devra statuer en la matière, avant la fin de l'année.
«Ce projet constitue une étape déterminante pour le développement de la formation tertiaire et de la recherche en Valais», résume le conseiller d'Etat en charge du Département de l'économie et de la formation, Christophe Darbellay.
L'objectif est de faire d'UniDistance Suisse, une université cantonale sous le nom d'Uni Valais-Wallis. Cette nouvelle entité restera axée sur la formation à distance et à temps partiel, comme indiqué lundi lors d'une conférence de presse.
Le projet de loi a été transmis au Grand Conseil pour un traitement d'ici à fin 2025. L'entrée en vigueur de la LUVa est prévue à l'horizon 2028, sous réserve d'une décision positive du Conseil suisse d'accréditation, au printemps 2027.
Les activités de formation et de recherche en cours au sein d'UniDistance Suisse, le personnel engagé par la Fondation actuelle ainsi qu'une part significative des actifs de la Fondation seront transférées à l'Uni Valais-Wallis.
Le futur statut de l'Uni Valais-Wallis est celui qui est déjà en vigueur dans la majorité des cantons universitaires suisses. L'autonomie académique, administrative et financière sera garantie par la loi. Le projet de loi proposé doit permettre de lister les missions de formation, de recherche et de prestations.
UniDistance Suisse compte 2600 étudiants, dont 140 Valaisans, 500 collaborateurs et 25 professeurs. Cinq facultés sont actuellement proposées soit la psychologie, l'économie, le droit, l'histoire et les mathématiques-informatiques. Il en ira de même avec l'Uni Valais-Wallis. «D'ici 2030, nous pourrions compter 3500 étudiants», estime Yves Rey, le chef valaisan du Service des hautes écoles.
La contribution cantonale pour la période 2025-2029 à UniDistance Suisse devrait progresser de 9,5 à 16 millions de francs, en raison de l'augmentation des activités et des étudiants. Le budget global de l'institution passera de 37,76 à 51,12 millions, principalement en lien avec le développement du domaine de la recherche, dont les activités se poursuivront sur les campus de Brigue et de Sierre.
L'Uni Valais-Wallis disposera d'un organe stratégique et délibératif, l'assemblée de l'Université. Le Grand Conseil décidera du crédit-cadre quadriennal destiné à financer les contributions cantonales à l'Université. Le Conseil d'Etat et adoptera la convention d'objectifs de l'Uni Valais-Wallis élaborée et négociée par le Département de l'économie et de la formation (DEF).
«Après l'Argovie, le Valais est le canton le plus peuplé, sans université», a encore rappelé Christophe Darbellay. D'où la volonté du canton de mettre sur pied un concept «unique, valaisan et basé sur l'enseignement à distance et à temps partiel. Une université proche des besoins du terrain.»
Une réflexion autour de la création d'une université en Valais date des années 1980. Un premier rapport en ce sens avait été commandé à l'époque par le conseiller d'Etat Bernard Comby. Depuis 2012, l'EPFL a installé l'une de ses chaires à Sion et le campus Energypolis a vu le jour. L'étape ultime est désormais de compléter le dispositif en créant une université valaisanne. (jah/ats)