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Un dangereux canular téléphonique vise les universités américaines

La police pense arriver sur les lieux d'une fusillade, mais il n'en est rien.
La police pense arriver sur les lieux d'une fusillade, mais il n'en est rien.Image: imago

Un dangereux canular téléphonique vise les universités américaines

Aux Etats-Unis, les universités populaires sont la cible de plus en plus récurrente de faux appels d'alerte à la police. L'objectif: faire croire à une situation d'urgence afin de provoquer une réponse armée des forces de l'ordre. Zoom sur cette mauvaise blague et ses dangers.
01.09.2025, 09:1901.09.2025, 09:19
Bill MCCARTHY, washington / AFP
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Des étudiants de Caroline du Sud ont été pris de panique lorsqu'ils ont vu la police débouler sur leur campus: il s'agit d'une fausse alerte comme il y en a de plus en plus dans les universités américaines.

Le «swatting», phénomène apparu il y a quelques années aux Etats-Unis, a pris d'assaut cette rentrée les universités américaines, par ailleurs vivement prises à partie par Donald Trump.

Un risque de désensibilisation

Le terme, qui découle de «Swat», d'après unité d'intervention de la police américaine, décrit un appel aux services d'urgence pour signaler un faux accident grave, comme une fusillade ou une prise d'otage.

Avant l'université de Caroline du Sud, où deux appels ont signalé à tort dimanche des coups de feu, des informations tout aussi infondées ont touché l'université Villanova, en Pennsylvanie, et l'université du Tennessee-Chattanooga la semaine dernière.

En avril 2023, la police intervient au lycée Ridgewood après avoir reçu un appel signalant la présence d'une personne armée. La fausse alerte déclenche une lourde intervention.
En avril 2023, la police intervient au lycée Ridgewood après avoir reçu un appel signalant la présence d'une personne armée. La fausse alerte déclenche une lourde intervention.Image: Imago

Au moins sept autres établissements ont été visés lundi ainsi que l'université de Virginie-Occidentale mardi, selon des déclarations des établissements et de la police.

Or, le swatting est source de traumatisme pour les étudiants et risque de désensibiliser les Américains aux alertes, dans un pays où les fusillades sont fréquentes, estiment des experts. John DeCarlo, professeur de droit pénal à l'université de New Haven, explique:

«Cela joue avec nos nerfs, car de tels événements tragiques se produisent réellement»
«Un seul appel peut déclencher des confinements, des mobilisations, des fermetures de bâtiments et une importante couverture médiatique.»

Le FBI, la police fédérale américaine, a confirmé constater «une augmentation des cas de swatting à travers le pays».

L'agence a déclaré avoir reçu des milliers de signalements depuis la création en 2023 d'une base de données, ajoutant que cette pratique «épuise les ressources des forces de l'ordre, coûte des milliers de dollars et, surtout, met en danger des personnes innocentes».

Un réel danger

A l'université du Tennessee-Chattanooga, plusieurs bâtiments ont été évacués à la suite de fausses informations. Quant à l'université de Caroline du Sud, elle a déclaré que deux étudiants avaient été légèrement blessés en se précipitant hors de la bibliothèque, qui avait été évacuée à la suite d'un appel.

Un troisième étudiant de cette université a été faussement accusé d'être le tireur après le partage d'images sur les réseaux sociaux le montrant avec un parapluie, ressemblant à une arme à feu.

Les universités sont «particulièrement vulnérables» au swatting en raison de leur visibilité, souligne John DeCarlo.

«Terrorisme intérieur»

Plusieurs d'entre elles, dont Harvard, Columbia et l'Université de Californie, ont été ciblées par Donald Trump ces derniers mois, qui les a accusées de wokisme ou de soutien à la cause palestinienne.

Le président américain Donald Trump a à plus d'une reprise mené la vie dure aux universités.
Le président américain Donald Trump a à plus d'une reprise mené la vie dure aux universités.CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Selon Keven Hendricks, expert en cybercriminalité, les auteurs de ces appels sont souvent liés à des groupes et à des idéologies extrémistes, et parfois mineurs.

Des experts ont appelé à un renforcement de la législation et à investir dans des technologies permettant d'identifier les auteurs qui dissimulent leur voix ou leur adresse IP.

John DeCarlo regrette quant à lui de ne «pas avoir les moyens de mener des enquêtes ni des poursuites efficaces». Il conclut:

«En réalité, il s'agit d'une forme de terrorisme intérieur»

(ysc/bmc/mgs/vla/ph/phs)

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