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Berne: Belp va tenter une expérience unique dans son école

De nombreuses écoles ont également enseigné aux enfants certains jours dans la forêt.
De nombreuses écoles ont également enseigné aux enfants en extérieur certains jours. Ici, dans une forêt.Image: Keystone

Plus que 7 semaines de vacances scolaires? «Il faut essayer»

Quatre jours d'école et seulement sept semaines de vacances? Voilà le projet pilote lancé dans le canton de Berne. Nous avons demandé à la présidente des enseignants de Suisse ce qu'elle en pensait.
15.12.2025, 21:0215.12.2025, 21:02
Léonie Hagen / ch media

La semaine dernière, la commune de Belp (BE) a fait la une, car elle souhaite lancer un projet pilote. Les enfants ne devraient plus aller à l’école que quatre jours par semaine, mais n’auraient plus que sept semaines de vacances par année. Dagmar Rösler, la présidente de l'Association des enseignants suisses, nous a livré son analyse.

En quoi ce concept est-il nouveau?
Dagmar Rösler:

«En Suisse, je ne connais aucun projet comparable»

Dans d’autres pays européens, il existe de nombreux modèles différents, dont la Suisse peut certainement s’inspirer. Les écoles à horaire continu ou les structures d’accueil à la journée se sont surtout imposées dans les zones urbaines. Dans les régions rurales, elles sont encore en phase de développement.

Dagmar Rösler est la plus haute enseignante de Suisse.
Dagmar Rösler est la présidente de l'Association des enseignants suisses (LCH).Image: Keystone

Pourquoi pas?
Je pense que cela tient aussi aux besoins des parents et au modèle familial. A la campagne, on entretient peut-être des relations plus étroites avec les voisins, les amis ou les grands-parents, qui peuvent s’occuper des enfants durant les vacances. Souvent, la réalité est que les deux parents doivent travailler et que la garde est difficile à assumer seul ou même à deux.

Les enfants ont-ils vraiment besoin d’un accompagnement aussi étroit?
Cela dépend beaucoup de l’âge. On ne peut pas simplement laisser de jeunes enfants seuls, ils ont besoin d’une prise en charge constante, comme celle proposée par les structures d’accueil à la journée, par exemple.

«Peut-être devons-nous aussi, au moins en partie, renoncer à l’idée que tous les enfants passent des semaines entières à jouer dans la nature durant l'été»

Cela a pu être possible autrefois pour certains enfants, mais aujourd’hui, ce n’est plus si simple.

Que voulez-vous dire par là?
Lorsque les parents travaillent ou élèvent seuls leurs enfants, ils ont besoin d’une offre où ceux-ci sont bien encadrés.

«Les enfants ont besoin de prise en charge et d’accompagnement et ne peuvent pas être "rangés" devant la télévision»

C’est aussi pour cette raison que de nombreux enfants fréquentent déjà aujourd’hui des structures d’accueil à la journée. Ils vont, par exemple, à la cantine à midi, puis sont pris en charge à l’extérieur à partir de 15 heures, jusqu’à ce que leurs parents aient terminé leur travail. Bien sûr, les parents peuvent aussi assurer une bonne prise en charge à la maison. Mais ce n’est pas possible dans tous les cas.

Le nouveau modèle à quatre jours ne concerne toutefois pas seulement les enfants et les parents, mais aussi les enseignants. Ils devraient renoncer à leurs 13 semaines de vacances actuelles. Qu’y gagneraient-il?
Je dois à nouveau clarifier un point. Les enseignants ne disposent pas de 13 semaines de vacances. Ils utilisent ce temps sans enseignement pour planifier l’année scolaire, préparer les cours, suivre des formations continues, organiser des camps et des excursions, mener des entretiens, préparer le travail en équipe, et ainsi de suite.

«La question est donc de savoir quand tout cela trouvera encore sa place dans ce nouveau modèle. Dans un cadre où l’enseignement et les structures d’accueil sont davantage imbriqués, une relation plus étroite peut, dans certaines conditions, se développer.»

Parallèlement, il existe déjà aujourd’hui, y compris dans le canton de Berne, des tentatives visant à impliquer davantage les enseignants dans l’accueil à la journée, par exemple en les faisant accompagner la cantine de midi.
C’est vrai. Dans de nombreuses communes, il existe différents modèles à ce sujet. Les temps d’engagement et les ressources doivent y être bien répartis.

Qu’est-ce que cela signifie maintenant pour l’école de Belp, comment évaluez-vous les chances de ce projet pilote?
Beaucoup de choses ne sont pas encore claires et restent à développer. Il s’agit en effet d’un essai, d’un projet pilote. Je ne sais pas encore comment l’accueil à la journée et l’enseignement seront organisés. Mais je suis aussi ouverte à voir ce que ce projet apportera.

«Parfois, il faut simplement essayer quelque chose et voir comment cela fonctionne»

Traduit de l'allemand par Joel Espi

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