Les patrons en Suisse semblent quelque peu indécis quant aux perspectives d'avenir. Il y a un an encore, le monde des chefs d'entreprise était dominé par le scepticisme – une bonne moitié s'attendait à une contraction de l'économie mondiale. Il en va tout autrement aujourd'hui: 56% des chefs d'entreprise du pays s'attendent à une croissance de l'économie mondiale, et même 68% qu'elle s'appliquera en Suisse. C'est ce que révèle le dernier CEO Survey de la société de conseil PWC, présenté lundi en marge du Wef à Davos.
Cet optimisme surprend dans le contexte actuel truffé de crises et tensions géopolitiques qui peuvent fortement restreindre le commerce. Et il surprend également au vu du fait que deux des trois principaux marchés d'exportation de la Suisse, l'Allemagne et la Chine, ne se portent pas très bien actuellement. Et l'avenir économique du principal marché d'exportation de la Suisse, les Etats-Unis, est, lui aussi, entaché de nombreuses incertitudes, notamment politiques. Le «risque Trump» est toutefois déjà pris en compte dans le sondage.
Le directeur suisse de PWC, Gustav Baldinger, parle d'un «effet de rebond». Selon lui, les CEO estiment que le creux de la vague a été atteint. En outre, les patrons auraient appris à gérer les crises. Ils auraient adapté leur horizon de planification face aux nombreuses incertitudes:
Selon l'enquête de PWC, les patrons suisses sont également beaucoup plus positifs que dans d'autres pays. «La Suisse est stable, petite et n'est pas alignée à l'un ou l'autre bloc», explique Baldinger. Ce seraient autant de facteurs qui soutiennent la confiance. Et ces facteurs sont également récompensés. L'étude le montre, près de la moitié des patrons ont l'intention d'investir en Suisse au cours des douze prochains mois:
En Suisse, les chefs d'entreprise considèrent que la cybercriminalité représente le plus grand danger. La peur des conflits géopolitiques et des bouleversements macroéconomiques a augmenté. En revanche, le changement climatique a perdu de son importance aux yeux des chefs d'entreprise. Seul un maigre 1% des patrons y voient un risque pour leur entreprise:
«Ils en ont assez du greenbashing», c’est-à-dire des critiques constantes selon lesquelles ils ne prennent pas suffisamment en compte le changement climatique.
Mais il est également clair que pour les CEO suisses, les investissements dans le climat ne devraient pas réduire le rendement. La complexité de la réglementation constitue un autre obstacle aux investissements dans le climat. Celle-ci est liée à des coûts élevés et à beaucoup de bureaucratie. En outre, les patrons sont quelque peu frustrés, selon Gustav Baldinger:
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci