Il s'agit d'une «pièce centrale du puzzle pour plus d'égalité», selon le comité, composé de représentants du PS, des Verts, du PVL et du Centre. Le texte veut garantir à chaque enfant une place de crèche «de qualité et abordable», a déclaré le co-président du PS Cédric Wermuth devant la presse avant le dépôt des signatures. Il veut limiter la contribution des parents à 10% du revenu familial au maximum.
Le comité demande une égalité de traitement sur tout le territoire suisse. Les crèches se sont développées ces dernières années mais surtout dans les grandes villes et au sein de grandes entreprises, a relevé M. Wermuth, aussi conseiller national (AG). Les petites PME ont besoin de financement public car elles n'arrivent pas à le faire elles-mêmes.
L'initiative veut aussi favoriser l'égalité parentale. «La conciliation de la vie familiale et professionnelle est une question qui préoccupe les parents de toutes les couches sociales et indépendamment de la couleur du parti», a déclaré l'ancienne conseillère nationale Rosmarie Quadranti (Centre/ZH).
Avec une offre plus grande, les femmes en particulier n'auraient pas besoin d'abandonner tout ou partie de leur travail. Le co-président du PS a rejeté les questions de coûts qui résulteraient de cette offre: «Ces coûts sont déjà supportés par les familles et surtout les femmes qui n'ont pas les mêmes chances sur le marché du travail», a-t-il déclaré, parlant plutôt d'un «investissement».
Encourager les mamans à travailler permettrait de pallier la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, a souligné le conseiller national Roland Fischer (PVL/LU). Cela permettrait aussi d'augmenter les moyens des ménages. «Cela ne fait aucun sens quand tout le revenu additionnel sert à payer la crèche», selon Mme Quadranti.
L'initiative vise encore à améliorer les salaires et les conditions de travail du personnel travaillant dans les structures d'accueil extrafamilial. «Ma profession doit être comprise et valorisée», a témoigné Amanda Ojalvo, éducatrice de l'enfance à Genève. «La pénurie de professionnels est une réalité en Suisse.»
Les enfants apprennent beaucoup en interagissant avec les autres enfants. Pour ce faire, il faut suffisamment de personnel qualifié, a souligné la conseillère nationale Katharina Prelicz-Huber (Verts/ZH).
Plus de 40% de ces professionnels n'ont pas de formation spécialisée, a continué celle qui est aussi la présidente du Syndicat des services publics (SSP). Et de rappeler une enquête de 2021 qui indiquait que près de 80% se sent stressé au travail et 40% prévoit de changer d'activité.
Le sujet est déjà débattu au Parlement. Le National a approuvé un projet visant à pérenniser le soutien fédéral à l'accueil extrafamilial. Les parents devraient bénéficier d'une aide pour chaque enfant gardé par des tiers, de leur naissance à la fin du primaire.
L'enveloppe initiale de 770 millions de francs a été revue à la baisse. C'est au tour du Conseil des Etats d'empoigner le dossier. (sda/ats)