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Taxes: Lutnick se moque de la Suisse et Keller-Sutter riposte

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Karin Keller-Sutter était à Copenhague jeudi.Keystone

Un proche de Trump se moque de la Suisse: Karin Keller-Sutter riposte

A Copenhague, Keller-Sutter a répondu aux attaques américaines tout en réaffirmant la ligne suisse sur les avoirs russes.
03.10.2025, 05:2603.10.2025, 05:26
Remo Hess, copenhague / ch media

Lors du sommet avec les chefs d'Etat et de gouvernement européens, la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, a dû répondre à des questions sur les fonds gelés de la banque centrale russe en Suisse. Mais elle s'est également exprimée pour la première fois au sujet de l'interview moqueuse du secrétaire au Commerce de Trump, Howard Lutnick, à propos de la Confédération et des droits de douane.

En effet, dans le bras de fer sur les droits de douane de 39% entre la Suisse et les Etats-Unis, les méthodes employées deviennent douteuses. D’abord, des cercles proches du gouvernement américain ont diffusé une version biaisée de l’entretien téléphonique de la mi-août entre la présidente suisse Karin Keller-Sutter et son homologue Donald Trump. Désormais, le secrétaire au Commerce Howard Lutnick en remet une couche dans une interview accordée à la chaîne News Nation.

Dès le début de l’entretien, l’architecte de la stratégie douanière de Trump évoque «le problème suisse». Le sujet l’amuse visiblement: il éclate de rire en expliquant que Karin Keller-Sutter aurait eu les yeux rivés sur l’accord avec le Royaume-Uni lors de sa conversation avec Trump et qu’elle aurait répété que «la Suisse est un petit pays et qu’elle voulait le même deal que le Royaume-Uni».

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Il précise qu'il trouve cette idée totalement absurde: la Suisse est certes petite, mais riche. Une prospérité qui, selon lui, repose sur le fait qu’«elle nous vend 40 milliards de dollars de marchandises en plus». Une situation qu’il faudrait «corriger», affirme-t-il en référence au déficit commercial.

La réponse de la présidente suisse

Et que pense Karin Keller-Sutter du fait que le principal conseiller commercial de Trump ne la prend apparemment pas au sérieux et se moque même d'elle en public? «J'ai pris connaissance de l'interview», répond la présidente de la Confédération en marge du sommet élargi des chefs d'Etat et de gouvernement européens à Copenhague. Avant d’ajouter, sèchement:

«Je ne connais pas M. Lutnick. Je n’ai jamais échangé un mot avec lui»

Elle remet l'Américain à sa place. En tant que présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter ne s’entretient en principe qu'avec des chefs d'Etat et de gouvernement, donc avec Donald Trump. Et d'après les informations connues à ce stade, le dossier du Royaume-Uni n'a jamais été abordé lors de l'entretien entre les deux chefs d'Etat. Howard Lutnick aurait-il confondu les faits? Ou les a-t-il tout simplement inventés? La présidente de la Confédération ne s’est pas avancée davantage et a renvoyé au Département de l’économie de son collègue Guy Parmelin, chargé des négociations.

La Suisse ne veut pas toucher aux 7 milliards de fonds russes

Cet aparté terminé, la ministre des Finances s’est en revanche exprimée sur le projet européen brûlant visant à utiliser les avoirs gelés de la Banque centrale russe pour soutenir l’Ukraine. La somme en jeu atteint 140 milliards d’euros, et une décision pourrait tomber dès le prochain sommet, dans trois semaines.

Pour la Suisse, où environ sept milliards de francs de la Banque centrale russe sont gelés, aucune confiscation n’est envisageable. Le droit de propriété est garanti par la Constitution, a rappelé la conseillère fédérale, et aucune mesure ne peut être prise sans base légale:

«Il faut respecter le droit. A long terme, c’est toujours la meilleure voie»

Elle s’est entretenue du sujet avec le premier ministre belge Bart De Wever, dont le pays est central puisque la majorité de ces avoirs russes y sont détenus. De Wever s’est montré tout aussi sceptique face au projet européen, tout en assurant que son pays ne bloquerait pas si les risques juridiques étaient levés.

Entre les sarcasmes de Washington et les pressions de Bruxelles, la présidente de la Confédération semble garder son cap.​

Traduit et adapté par Noëline Flippe

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