Les finances de la Confédération sont en mauvaise posture. A partir de 2027, le Conseil fédéral prévoit un déficit budgétaire d'environ trois à quatre milliards de francs. Comme causes, on trouve le cofinancement de la 13ᵉ rente AVS, l'augmentation générale des dépenses sociales, ainsi que des dépenses supplémentaires pour l'armée.
Pour combler ce déficit à venir, le Conseil fédéral a présenté le 29 janvier dernier le «paquet d'allègement 2027». En consultation jusqu'au 5 mai, le texte propose 59 mesures permettant de réaliser des économies. Dans le domaine de l'éducation, le Conseil fédéral veut réduire les dépenses de 460 millions. Environ 200 millions de cette somme devraient être couverts par une augmentation des frais de scolarité.
Aujourd'hui, les étudiants des 12 universités du pays paient en moyenne 1448 francs par an. La Confédération propose donc de doubler ces frais dès 2027. Pour les étudiants étrangers, ils devraient même quadrupler. Il en va de même pour les frais d'inscription dans les hautes écoles spécialisées suisses.
Les partisans de l'augmentation des frais d'inscription critiquent régulièrement le fait que l'on doive payer relativement peu en comparaison internationale. Mais est-ce vraiment le cas? En partie seulement, comme le montre une comparaison des taxes d'études en Europe.
Ainsi, selon les chiffres d'Eurydice, le réseau européen sur les systèmes éducatifs, en 2023 et 2024, la Suisse se situait au 8ᵉ rang sur 41 pays en ce qui concerne les taxes d'études annuelles pour les autochtones inscrit dans un premier cycle d'études (bachelor).
On peut constater dans ces graphiques que les études sont particulièrement chères partout au Royaume-Uni, dans les régions du Pays de Galles, de l'Angleterre et de l'Irlande du Nord ainsi qu'en Irlande. Les étudiants doivent y débourser jusqu'à 10 000 euros par an. Aux Pays-Bas, en Italie et en Hongrie, les études sont également plus chères qu'en Suisse.
Les citoyens des pays scandinaves (Suède, Danemark, Norvège et Finlande), mais aussi de certains pays d'Europe de l'Est, de la Grèce ou de l'Autriche, ne paient pas de frais de scolarité s'ils respectent la durée d'études prévue.
En France, en Allemagne ou en Croatie, il n'y a pas non plus de frais d'inscription, mais des frais administratifs qui sont perçus chaque année.
Les différences entre les montants des frais d'inscription s'expliquent par la politique éducative de chaque pays. Dans les pays scandinaves, en Allemagne ou en France, les universités publiques sont principalement financées par l'argent des contribuables, tandis qu'au Royaume-Uni, les frais d'inscription sont utilisés comme principal moyen de financement des établissements d'enseignement supérieur.
Traduit de l'allemand par Joel Espi