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«Des crimes de guerre ont été perpétrés en Ukraine», selon l'ONU

A general view of the assembly during the opening day of the World Health Organization, WHO, annual assembly at the European headquarters of the United Nations in Geneva, Switzerland, Monday, May 14,  ...
Image: KEYSTONE

«Des crimes de guerre ont été perpétrés en Ukraine», selon l'ONU

A Genève, les enquêteurs indépendants mandatés par l'agence onusienne ont dévoilé leur première évaluation des violations faites en Ukraine. Des dizaines de sites ont été visités et plus de 150 victimes et témoins ont été entendus.
23.09.2022, 17:2425.09.2022, 10:23
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Les enquêteurs indépendants mandatés par l'Organisation des nations unies (ONU) sur l'Ukraine ont dévoilé à Genève leur première évaluation des violations dans ce pays depuis le début de l'offensive russe. Leur président, Erik Møse, déclare:

«Des crimes de guerre ont été perpétrés»

Plus de 150 victimes et témoins entendus

Devant le Conseil des droits de l'homme, le juge norvégien a révélé les enseignements de l'investigation menée par la Commission à Kiev, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy. Des dizaines de sites ont été visités et plus de 150 victimes et témoins ont été entendus. En revanche, malgré son souhait, la Commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU n'a pu dialoguer avec les autorités russes ni se rendre dans les territoires contrôlés par Moscou.

Erik Møse affirme:

«Nous n'avons jusqu'à présent pas conclu à des crimes contre l'humanité. Il manque des preuves et des analyses pour le faire»

Son collègue Pabli de Greiff a lui fait remarquer que «les situations qui constituent de possibles crimes de guerre sont significativement plus nombreuses» côté russe.

Les trois membres de la Commission dénoncent notamment le recours russe à des «armes explosives de large portée» qui a provoqué «d'immenses dommages et souffrances pour les civils». Autre reproche aussi, des attaques indiscriminées ont été lancées, soit lors de bombardements, soit par des armes à sous-munitions.

La Commission relève aussi le nombre important d'exécutions dans les régions dans lesquelles elle s'est rendue. Notamment à Boucha où des fosses communes ont été trouvées. Les enquêteurs disent mener des investigations sur seize différents sites, mais ils ont reçu des «accusations crédibles» sur davantage de victimes qu'ils ont cherché à authentifier. Parmi les indications de ces crimes, la Commission mentionne des détentions de victimes avant leur exécution, de même que des mains liées dans le dos ou encore des blessures par balle visibles.

Des cas d'abus par l'armée ukrainienne

De même, elle a reçu des témoignages «cohérents» de torture pendant des détentions illégales par l'armée russe. Coups, chocs électriques ou nudité contrainte sont notamment dénoncés. Certaines personnes ont été acheminées dans des prisons russes où elles ont été retenues pendant des semaines. D'autres sont portées disparues.

Les militaires russes ont également perpétré des violences sexuelles, sur des personnes âgées de quatre ans comme sur des personnes âgées. Des enfants ont aussi été torturés, détenus illégalement ou victimes de déplacements forcés. Et la Commission a aussi relevé quelques cas d'abus par l'armée ukrainienne contre des militaires russes.

L'ONU avait dénoncé de son côté depuis des mois des actes équivalant à des crimes de guerre. Elle a notamment pu vérifier des milliers de victimes civiles, des centaines d'exécutions illégales ou encore des centaines de disparitions forcées. La Commission rendra elle un rapport à l'Assemblée générale de l'ONU en octobre, avant d'en relayer un cinq mois plus tard environ au Conseil des droits de l'homme à Genève.

Une demande a été faite pour une investigation à Izioum

Vendredi 23 septembre, devant le Conseil, la Russie n'a pas participé aux discussions. De son côté, le représentant ukrainien a appelé la Commission à mener des investigations sur les centaines de cadavres retrouvés récemment dans un charnier à Izioum.

Il a demandé également un Tribunal spécial pour les crimes russes dans son pays.

«Nous souhaitons assurément regarder la situation à Izioum, où de nombreux cadavres ont été retrouvés»
Erik Møse

L'ambassadeur suisse auprès de l'ONU à Genève, Jürg Lauber, a lui salué dans la Commission «une étape fondamentale» pour établir les responsabilités et obtenir la justice. Alors que les Etats-Unis appellent les enquêteurs à se pencher sur le «filtrage» et les disparitions forcées attribuées à la Russie.

La Commission va poursuivre ses investigations sur les régions qu'elle a abordées et sur le reste du pays. Outre les atteintes aux personnes, elle veut porter celles-ci sur la destruction d'infrastructures civiles et des ressources économiques ou encore la légalité dans les changements locaux de certaines administrations. (ats)

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