La tour RTS à Genève devrait être rachetée par la Fondation Hans-Wilsdorf, propriétaire exclusive du groupe horloger Rolex. Sous l'impulsion de l'Etat de Genève, cette dernière et la SSR ont acté leur intention en vue d'un transfert de propriété du bâtiment sis au quai Ernest-Ansermet. Via la RTS, la SSR restera la principale locataire. D'autres médias seront les bienvenus, et Le Temps a déjà annoncé son futur déménagement dans la tour.
A la suite d'entretiens exploratoires menés entre l'Etat de Genève et la SSR dans le courant du mois de mai 2025, ainsi que d'échanges parallèles entre l'Etat et la Fondation Hans-Wilsdorf, les trois parties ont donné leur accord de principe sur l'ouverture d’une phase de négociation en vue d'un rachat de la tour RTS par la Fondation à la SSR, ont-elles indiqué mardi matin à Genève.
En cas d'aboutissement, la SSR vendra la tour à la Fondation Hans-Wilsdorf, qui en confiera la gestion à une fondation suisse de droit privé spécifiquement dédiée, ont annoncé ensemble à la tour RTS Antonio Hodgers, conseiller d'Etat genevois, Pascal Crittin, directeur de la RTS, et Yves Daccord, président désigné de la nouvelle fondation. L'Etat est partie prenante, étant propriétaire du terrain et il octroie un droit de superficie au propriétaire du bâtiment.
La Fondation doit encore définir son projet plus précisément d'ici décembre 2025, précisent-ils. «Il sera garanti d'intérêt public et permettra à l'Etat de continuer de l'octroyer à titre entièrement gratuit. De son côté, la SSR, qui en tant que partie prenante du projet demeurera la principale locataire via la RTS, optimisera son parc immobilier afin de faire face aux économies substantielles qu'elle doit effectuer en raison de la baisse de la redevance de 335 à 300 francs prévue par le Conseil fédéral», a-t-il été expliqué.
Si l'acquisition se confirme, la tour deviendra ainsi «un lieu de convergence entre médias public et privés, recherche et initiatives citoyennes. Objectif: «faire de ce bâtiment emblématique un carrefour vivant au service de la démocratie». Il sera dédié à la transformation numérique, à la qualité de l'information et à la question du contrat social, souligne-t-on.
Plusieurs entreprises de médias pourront y trouver des conditions de travail favorables, à commencer par la RTS, mais aussi d'autres entreprises médiatiques qui confirmeront prochainement leur arrivée. Dans un esprit de coopération et de mutualisation, la RTS pourra mettre à disposition ses infrastructures techniques et son savoir-faire dans le domaine audiovisuel et digital.
Mardi toujours, Le Temps a d'ailleurs annoncé son déménagement à la tour RTS. Depuis son retour à Genève en juillet 2021, le journal s'était établi à l'avenue du Bouchet, dans un quartier résidentiel légèrement excentré. Et pour rappel, la Fondation Aventinus, propriétaire du Temps, est elle-même soutenue par la Fondation Hans-Wilsdorf, ainsi que par les Fondations Leenaards et Jan Michalski.
»A l'échéance du bail immobilier signé il y a cinq ans, le conseil d'administration a décidé de déménager le siège de l'entreprise et d'y installer la grande majorité des collaborateurs du média. Les équipes de Heidi.news et de Geneva Solutions, qui font partie du groupe Le Temps, rejoindront également ces bureaux«, écrit le média dans un communiqué. Le déménagement aura lieu dans les douze prochains mois, est-il précisé.
«Ce déménagement marque une nouvelle étape importante pour Le Temps. S'implanter dans ce lieu emblématique nous permettra de renforcer notre présence à Genève, poursuivre notre développement et affirmer pleinement notre projet éditorial, en proximité avec nos lecteurs et notre environnement», explique Abir Oreibi, présidente du conseil d’administration, citée dans le communiqué.
Le projet de rachat de la tour entend aussi fédérer des initiatives dédiées à l'avenir des médias, à la philanthropie et à la qualité de l'information. Une antenne du Media Forward Fund et l'Initiative Médias et Philanthropie (IMP) de l'Université de Genève y trouveront leur place, aux côtés d'autres acteurs engagés dans la recherche de modèles durables pour l'écosystème médiatique, indique-t-on encore. (jzs/ats)