La RTS a annoncé mardi son intention de supprimer 60 à 70 équivalents plein temps d'ici à 2026. Elle justifie ces coupes en invoquant la situation financière tendue de la SSR, sa maison mère. La restructuration devrait mener à une vingtaine de licenciements.
En Suisse romande, les réductions budgétaires imposées par la SSR se traduisent par un plan d'économies de 16,5 millions de francs pour la RTS. La réduction du cadre financier l'année prochaine impliquera notamment une refonte de certaines chaînes de radio et de magazines, relève la RTS dans un communiqué.
Environ 60 à 70 postes équivalents plein temps, sur les quelque 1500 que compte le média de service public, devraient passer à la trappe. «Toutefois, grâce à une gestion anticipée des départs naturels et la suppression de certaines prestations depuis un an, la RTS pourra limiter les licenciements à environ 20 personnes.»
Le plan d'économies conduira à une réduction de prestations dans les domaines des supports techniques, de l'informatique, des finances, des relations humaines, de la communication et du marketing. La production de programmes sera optimisée. Enfin, l'offre de programme va diminuer.
L'accélération de la transformation digitale va cependant favoriser la réalisation d'économies, estime la RTS dans son communiqué. Ainsi, l'actualité sera regroupée l'année prochaine sur le site d'Ecublens (VD) pour proposer des contenus complémentaires sur la radio, la télévision et les plateformes numériques.
La RTS conduit par ailleurs une refonte «en profondeur» de deux chaînes radio ainsi que de plusieurs émissions TV. Sur RTS Première, des contenus seront abandonnés dès 2026. Par exemple, il sera mis un terme à «Sport première». L'actualité sportive continuera toutefois d'être traitée à la radio et sur l'application RTS Sport.
«Prise de terre» et «La Belle échappée» seront fusionnées pour créer un magazine consacré à l'environnement et à la nature. La grille de RTS Première sera repensée courant 2026 pour «être entièrement revue en 2027». Elle sera complétée par une nouvelle offre de contenus audio sur le numérique.
Enfin, la RTS annonce qu'elle réduira ses achats de séries et de fictions étrangères et de documentaires. Toujours dans un souci d'économies, la RTS veut optimiser l'utilisation de ses infrastructures. Dans cette optique, les Sports rejoindront l'actualité sur le nouveau site d'Ecublens à partir de 2027.
Ce regroupement facilitera la collaboration entre des équipes qui partagent des méthodes de travail similaires, tout en permettant des économies d'échelle, relève la RTS. Grâce à la vente de bâtiments, la RTS va aussi pouvoir transformer des espaces au pied de la tour de Genève pour en faire un centre de production vidéo.
Ces mesures d'économies prises à la RTS s'ajoutent à celles annoncées lundi par la SSR au sein de ses propres structures de fonctionnement. Le budget de la SSR doit maigrir de 270 millions de francs. Pour parvenir à cet objectif, la SSR a indiqué procéder à de nombreux regroupements dans son organisation.
Un contexte défavorable a conduit à ces mesures d'économies. La SSR devra faire face à une baisse progressive de la redevance audiovisuelle, qui passera de 335 à 300 francs par an pour les particuliers. Elle subit aussi une érosion de ses recettes publicitaires et souffre du renchérissement.
Les coupes sont également drastiques du côté alémanique de la SSR. La radio-télévision SRF va supprimer 66 postes à plein temps dans les domaines de la production et de la technologie avant tout. Au total, ces nouvelles coupes doivent permettre à la SRF d'économiser 12 millions de francs, indique cette dernière mardi. Elles seront mises en oeuvre d'ici à la fin de l'année.
Le nombre de postes supprimé a été annoncé sous réserve de la procédure de consultation du personnel. Pour limiter le nombre de licenciements, les postes vacants en raison de démissions et de départs à la retraite ne seront repourvus qu'en pas de nécessité absolue, écrit la SRF.
Ces mesures ne sont liées qu'indirectement au paquet d'économies annoncé lundi par la SSR. Elles n'auront pas d'impact direct sur les programmes. En 2026, la SRF disposera de 20 millions de francs en moins dans ses moyens financiers. La baisse des recettes publicitaires et le renchérissement en sont les raisons principales.
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