Suisse
Genève

Une association universitaire juive accuse l'Unige de «capitulation»

Des etudiants et militants pro-palestiniens occupent a nouveau le hall principale du batiment de Uni Mail de l'Universite de Geneve (UNIGE), ce mercredi 07 mai 2025 a Geneve. Les etudiants pro-pa ...
Mobilisation propalestinienne, Uni Mail, Genève, 7 mai 2025.Image: KEYSTONE

Une association universitaire juive accuse l'Unige de «capitulation»

Deux professeurs de Bâle et Lausanne réagissent à la décision de l'Université de Genève de mettre fin à son partenariat avec l’Université hébraïque de Jérusalem sur fond de catastrophe humanitaire à Gaza.
04.06.2025, 16:0204.06.2025, 16:34

L’Association pour le soutien et la promotion des membres juifs des hautes écoles suisses (JUMS) «condamne fermement la décision de l’Université de Genève de mettre fin à sa coopération stratégique avec l’Université hébraïque de Jérusalem», écrit-elle dans un communiqué envoyé mercredi aux médias.

Mardi, la rectrice de l’Université de Genève (Unige), Audrey Leuba, a annoncé mettre un terme aux «huit partenariats stratégiques» qui liaient jusqu’ici l’Unige à des institutions académiques étrangères, dont l’Université hébraïque de Jérusalem, ce dernier partenariat faisant plus exactement l’objet d’une «dénonciation» de la part de la direction universitaire genevoise. Qui précise que la dissolution des ces partenariats n’interdit pas des collaborations entre chercheurs.

«Un acte purement politique» dénoncé

La décision de l’Unige intervient après une mobilisation constante de collectifs étudiants propalestiniens, qui demandaient la dénonciation des partenariats de l’Unige avec des institutions israéliennes jugées «complices du génocide à Gaza».

Dans son communiqué, la JUMS, par la voie de ses président et coprésident, respectivement Alfred Bodenheimer, professeur à la faculté de théologie de Bâle, et Jacques Ehrenfreund, professeur à l’Université de Lausanne, titulaire de la chaire Histoire des Juifs et du judaïsme, affirme que «contrairement aux affirmations de la rectrice Audrey Leuba (concernant la fin du partenariat avec l’Université hébraïque de Jérusalem), il s’agit là d’un acte purement politique (...).»

«Par cette décision, l’Université (de Genève) prend parti dans un conflit complexe, déclenché par l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 (…)», écrit la JUMS, une association fondée en 2024 en réaction aux mobilisations étudiantes propalestiniennes.

La JUMS ajoute:

«Le boycott des institutions israéliennes est depuis longtemps une revendication de ceux qui s’opposent à toute solution politique dans la région en niant le droit à l’existence d’Israël, causant ainsi également un tort considérable au peuple palestinien. Les universités israéliennes ont toujours été des forces engagées en faveur de la démocratie et de la coexistence. En s’alliant avec ceux qui refusent toute solution constructive, l’Université de Genève envoie un signal préoccupant au monde académique.»
Communiqué de la JUMS

«Inquiétude des membres juifs de l’université»

«Cette capitulation sans condition face aux revendications d’agitateurs anti-israéliens constitue la dernière étape d’une politique de compromission qui permet depuis des mois une présence quasiment incontrôlée de ces cercles au sein de l’Université, poursuivent les auteurs du communiqué. L’inquiétude des membres juifs de l’université, qui se sentent menacés du fait de leur lien réel ou supposé avec Israël, est pratiquement ignorée. Une demande d’entretien adressée à Madame Leuba le 13 mai, à la suite de témoignages alarmants de membres de son université, est restée sans réponse.»

Mardi, le rectorat de l’Unige a annulé une rencontre annuelle destinée à ses principaux bailleurs de fonds en raison de la présence, sur les lieux, d'étudiants propalestiniens. Le rectorat a estimé que la réunion ne pouvait se dérouler sereinement.

Rapport d'un comité scientifique

Dans un communiqué publié le même jour, le rectorat a indiqué avoir décidé de suivre – s’agissant de la rupture des partenariats stratégiques – la conclusion principale d’un rapport commandé à un comité scientifique sur le rôle des universités dans le débat public. L'université «ne doit pas être partie prenante des débats qui se déroulent en son sein». Il s'agit d'une «condition essentielle» à la liberté d'expression, souligne le rectorat de l’Unige. (amn)

- L'ACCIDENT DE PIANO - Bande-annonce
Video: youtube
Ceci pourrait également vous intéresser:
Avez-vous quelque chose à nous dire ?
Avez-vous une remarque ou avez-vous découvert une erreur ? Vous pouvez nous transmettre votre message via le formulaire.
7 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
7
Condamné à 9 ans de prison pour son comportement envers les femmes
Le tribunal cantonal valaisan a condamné un Roumain à 9 ans de prison ferme pour contrainte sexuelle et viol. L'homme a écopé d'une peine d'un an supérieure à celle rendue en première instance et a vu son expulsion du territoire suisse pour 15 ans confirmée.
Comme en première instance, l'homme établi dans le Valais central a été reconnu coupable de contrainte, contrainte sexuelle, tentative de contrainte sexuelle, viol, tentative de viol et actes d'ordre sexuel avec des personnes hospitalisées, détenues ou prévenues. Cette dernière infraction a eu lieu dans son cadre professionnel d'infirmier. Le Tribunal cantonal (TC) a donné raison à l'accusé dans un seul cas, les faits n'étant pas suffisamment définis.
L’article