L'élue verte genevoise accusée d'être dealeuse prend une décision radicale
Une élue verte du Grand-Saconnex, soupçonnée d’avoir joué un rôle dans un vaste réseau international de trafic de drogue, a démissionné à la fois de son parti et du Conseil municipal. L’information, révélée par la Tribune de Genève, intervient alors que l’enquête pénale autour du réseau «Happy Mania» se poursuit.
On rembobine. L’affaire remonte au mois de mars, lorsque la police interpelle une dizaine de suspects à Genève. Parmi eux figurent l’élue, son mari et son fils. Ce dernier serait le cerveau présumé de l’organisation, active depuis plusieurs années en Suisse romande et en France voisine.
L’élue est soupçonnée, avec son conjoint, d’avoir collecté de l’argent issu du trafic et d’avoir participé à l’emballage de stupéfiants, rappellent nos confrères. Le réseau aurait généré près de 2,5 millions de francs de chiffre d’affaires en 2024. Les commandes passaient par une centrale téléphonique installée au Pakistan, avant d’être traitées depuis Genève, où les livreurs étaient envoyés sur le terrain. Les perquisitions ont permis de saisir plusieurs kilos de cocaïne et de cannabis, des milliers de comprimés, des liquidités, ainsi que des véhicules, des montres et de nombreux téléphones.
Lourdes conséquences politiques
L’élue occupait un siège au Conseil municipal, resté vide depuis le début de la législature en raison de son incarcération. Son avocat assure qu’elle conteste toute implication dans le trafic et qu’elle espérait pouvoir reprendre ses fonctions. Mais la durée de la procédure et l’exposition médiatique de «l’affaire de l’élue du Grand-Saconnex» l’ont poussée à se retirer, afin de ne pas nuire à l’image des Verts, toujours selon le quotidien genevois.
Le président de la section locale du parti, Pierre Eckert, dit prendre acte de cette démission, tout en remerciant l’élue pour dix ans d’engagement communal. Notons que l'absence de cette dernière avait des conséquences politiques très concrètes, car elle privait la gauche de sa majorité lors des votes.
Avocat du fils de l’ex-élue, Me Robert Assaël estime que cette démission est «un acte élégant et altruiste» d’une femme qui, selon lui, «n’a rien à se reprocher». Comme le rappelle la Tribune de Genève, l’ensemble des prévenus bénéficient à ce stade de la présomption d’innocence.
